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« La protection du patrimoine est aussi l'affaire de la société »
Slimane Hachi, invité de Radio Tizi Ouzou
Publié dans Horizons le 11 - 11 - 2016

Invité, jeudi dernier, du forum socio-culturel de Radio Tizi Ouzou, le Pr Slimane Hachi, anthropologue et directeur du CNRPAH (Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques) a, deux heures durant, évoqué les missions du centre. Il s'est d'emblée référé à la portée de la loi de 1998 portant préservation et sauvegarde du patrimoine matériel et immatériel en Algérie. « Elle est venue à point nommé après la terrible décennie noire. L'Algérien avait été détourné et spolié de pratiquement tous ses repères, notamment identitaires et patrimoniaux ». Il citera ensuite les sites et rites classés en Algérie comme patrimoine de l'humanité par l'Unesco. Il s'agit de l'Ahellil du Gourara, du costume féminin nuptial de Tlemcen, du rakb d'Ouled Sidi Cheïkh, de la fête de la Sbeiba de Djanet, de la fête du Sboû de Timimoune et de l'Imzad. Il est revenu sur trois dossiers que compte proposer l'Algérie prochainement en vue d'un classement similaire. Selon lui, « ils sont déjà au niveau de la commission de l'Unesco et concernent le taktar, (distillation d'eau de rose et de fleur de bigaradier ou fleur d'oranger) et la dinanderie, le rai original et le métier de « kiyaline el ma » (les mesureurs d'eau) où ils procèdent à la répartition équitable de l'eau pour l'agriculture ».
De nouveaux dossiers introduits
« Nous comptons aussi introduire trois autres dossiers, des repères et concepts de l'identité nationale », a-t-il ajouté. Ce sont le couscous, les chants villageois kabyles et le bijou en argent émaillé », a-t-il précisé. « Le premier est un patrimoine culinaire qui rassemble tous les habitants de l'Afrique du Nord et qui remonte à plusieurs milliers d'années », a-t-il expliqué. Pour étayer son propos, il a indiqué que « lors des dernières fouilles effectuées par l'équipe du chercheur Farid Kherbouche, dans la grotte de l'Adrar Gueldamen du côté d'Akbou, et qui servait d'habitat durant la préhistoire. Des graines de blé dur et tendre de plus de 4.200 ans ont été retrouvées ». Toutefois, il révélera que « le classement se fera dans le cadre d'un dossier maghrébin ». S'agissant des chants kabyles qui rythment la vie de la communauté, le Pr Hachi a précisé que ce dossier englobera les achewiq, tivougharine, les berceuses et les chants festifs et funèbres. Le bijou concernera évidemment celui d'Ath Yenni, région d'Algérie la plus connue pour la production de ce produit artisanal », a-t-il souligné. Il ne manquera pas non plus d'exprimer sa disponibilité et celle du CNRPAH à étudier la possibilité d'entreprendre des démarches pour classer « timechret, un moment de partage et de convivialité, et tiwizi, un acte de solidarité en Kabylie ». Il a révélé également que le centre allait entamer un travail de renseignement sur le site d'Azrou n'thour, au cœur du Djurdjura, vers lequel convergent chaque mois d'août des milliers de citoyens. Il a tenu à expliquer que le choix des sites et rites est dicté par les événements les moins singuliers. « L'Unesco favorise ce genre de dossiers » et non pas ceux qui vont vers « un particularisme exagéré. Sinon, on n'en finirait jamais si chacun venait à proposer des événements propres à un village ou à une seule communauté », a-t-il expliqué.
Un acte de souveraineté
Répondant à une question relative à l'impact économique, non encore ressenti, sur les sites classés du fait de leur attrait touristique, le Pr Hachi considère que « c'est un travail sur lequel devront sérieusement se pencher les ministères du Tourisme et de l'Education nationale, comme ce dernier vient de le faire au Sila où 25.000 enfants s'étaient rendus ». Interrogé sur le trafic de pièces archéologiques rares, l'invité de la Radio Tizi ouzou a souligné que « des policiers, gendarmes et douaniers ont été formés pour repérer les pièces. Nous avons même passé un accord avec Interpol pour que les pièces saisies hors de nos frontières soient restituées au pays ». S'agissant de la protection du patrimoine, le Pr Hachi a estimé qu'« elle passe par son appropriation et sa réappropriation par la société ». « La meilleure protection passe par la société. Tant que celle-ci ne se réapproprie pas sa culture, les mesures de sauvegarde de l'Etat risquent d'être vaines, voire inutiles ». « Tant que nous ne le faisons pas, nous allons droit dans le mur », a-t-il martelé.
Par ailleurs, il a interpellé les autorités locales et le mouvement associatif. « C'est un acte de souveraineté d'un Etat. Elles doivent prendre des dispositions et mesures de sécurité pour assurer la préservation du patrimoine ». Pour conclure, Slimane Hachi a indiqué que des fouilles archéologiques sont réalisées un peu partout dans le pays. « Les résultats viendront compléter la déjà riche banque de données », a-t-il affirmé.


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