Cet illustre homme de culture, Mohamed Badawi affirme que le 4e art favorise la solidarité et le dialogue entre les créateurs et les artistes du monde entier. Une source de réflexion sur le monde contemporain. Il préfère confronter le théâtre à l'actualité. Il se livre de façon volontiers au jeu des question- réponses. Qu'attendez-vous de vos créations ? La plus grande distinction que l'on peut obtenir est sans aucun doute la réaction du public à la fin de la représentation notamment ces incessantes acclamations. Un régal. Un bonheur. En clair, le public représente la seule distinction. Votre théâtre a un style, une forme et des langues toujours différents. Quelles en sont les caractéristiques et votre particularité ? Le théâtre que j'exerce est caractérisé par une expérimentation passionnée par la volonté de s'adresser à un public vaste, varié et nuancé. J'aime tabler sur le jeu d'acteur. Sur scène, nous sommes souvent en quête des instants où la forme expressive et l'univers intérieur se croisent et concèdent au bouleversement d'une révélation. Nous essayons d'être proche du public. Votre production reflète l'éclectisme de votre création artistique. Cela se ressent dans votre travail. N'est-ce pas ? A vrai dire, je suis épris de créativité. (Littérature, musique, théâtre, cinéma, peinture…).Une œuvre est en perpétuelle recherche d'elle-même. J'espère être en constante évolution. En plus, la vie est multiforme, j'aime bien les situations complexes, pleines de rebondissements. Quelles sont vos appréciations de notre patrimoine théâtral ? Je n'ai pas de critique à faire vu que je passe les trois quarts de mon temps à travailler et à créer. Seulement, je peux dire que nous sommes au stade des balbutiements. J'espère que le 4e art en Algérie réussira à toucher les publics. Pour moi, il est essentiel d'encourager la jeune génération en leur proposant des participations, mettre à leurs dispositions les infrastructures nécessaires afin de faciliter les productions. Nous disposons d'un patrimoine théâtral très riche. L'idéal serait d'aider à perfectionner le savoir-faire des professionnels du théâtre, mettre en confrontation les différentes approches et favoriser la coopération entre les créateurs. Dans le monde, le théâtre semble en perte de vitesse, dépassé par les technologies audiovisuelles. Etes-vous de cet avis ? Je ne partage pas cet avis. Le théâtre a bel et bien résisté aux différentes formes de technologie. Il convient de dire que le théâtre constitue une structure, une industrie, un carrefour, un élément central de la cité pour former les citoyens de demain. Comment jugez-vous la diffusion des œuvres de théâtre notamment les one man show en Algérie ? Le one man show est une forme intéressante. Elle est développée à l'étranger d'une manière très étudiée. Je tiens à préciser au passage que ce spectacle ne s'inscrit pas dans le registre du one man show. Je m'explique. Au départ, j'ai conçu cette œuvre en distribuant sept rôles. Mais comme je mène une expérience hors sentiers, j'ai finalement distribué ces rôles à un seul comédien. Peut-on connaître vos ambitions futures ? Je compte préparer une adaptation du texte «Godo» de Samuel Becket. La générale est prévue dans trois mois.
