Il y a une similitude dans les faits précédant la transition démocratique dans certains pays de l'Est et ceux de l'Afrique du nord. C'est le rapprochement établi, hier, par l'invité du Centre des études stratégiques et sécuritaires, l'ambassadeur de Pologne M. Michal Radilicki. Après avoir retracé les plus importantes étapes de ce processus de réformes politiques et économiques ayant donné naissance en septembre 1989 à un gouvernement non communiste, le diplomate a salué l'adhésion des Polonais à cette vision de changement. Acquis, certes, dur à arracher, compte tenu de la conjoncture politique de l'heure. Selon M. Radilicki, le démembrement de l'ex- URSS a favorisé l'instauration de la liberté et la démocratie dans les pays de l'Est. «1989-1990 marqueront à jamais l'histoire de la Pologne. Le transfert démocratique n'a pas été facile. Le niveau de vie s'était détérioré. Le chômage avait atteint des allures inquiétantes. L'inflation aussi. Elle a enregistré des seuils inimaginables. De 250% en 1989, elle s'était élevée à 585% en 1990. Il fallait, d'ailleurs, élaborer un programme de stabilisation. Nouvellement institué, le pluralisme politique et syndical n'a pas eu l'effet escompté dans l'immédiat. La réalisation des programmes conçus par l'opposition s'est avérée plus difficile, que prévue», a rappelé le conférencier, estimant que malgré les embûches semant le chemin de la démocratie, les Polonais ne regrettent rien. «La situation actuelle valait la peine de passer par là», a souligné le conférencier. Aujourd'hui, 22 années après, la Pologne est membre de l'Union européenne.Au plan politique, elle vit pleinement son processus démocratique. En économie, la bourse de Varsovie est la première en Europe de l'Est et cinquième à l'échelle européenne. Elle compte 1000 sociétés cotées pour 1 milliard d'euros de transactions.