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Amazigh Kateb à propos de son dernier disque composé de textes de son père : «Ça sera quelque chose comme Kateb qui chante Kateb»
Publié dans Horizons le 18 - 12 - 2009

Photo : Slimene SA. Toujours aussi proche et tendre avec son public, Amazigh Kateb qui était en solo pour sa deuxième scène dans la ville des Ponts, a participé à la tournée nationale en hommage à Kateb Yacine : Cinq escales pour Nedjma. Dans cet entretien il nous parle de ses projets artistiques ainsi que de son père, Kateb Yacine. Hier, il animait une conférence de presse à Alger, la dernière de ses haltes.
Regrettez-vous que Constantine, ville natale de Kateb Yacine, ne lui ait pas rendu hommage pour le vingtième anniversaire de sa disparition ?
Pas vraiment car je n'aime pas trop les hommages. Pour moi, toutes ces cérémonies officielles organisées un peu partout en Algérie et ailleurs sont purement symboliques. Je sais que les Constantinois ont toujours rendu et rendent chaque jour encore hommage à Kateb Yacine à travers l'intérêt qu'ils portent à son œuvre.
Peut-on un jour lire une œuvre littéraire de Amazigh Kateb ?
Je n'ai pas de projet dans ce sens, je suis fait pour la musique et la scène. Je ne me vois pas comme un écrivain enfermé dans un bureau et travaillant toute la journée. En voyant mon père écrire, j'avais compris que c'est un métier dur, à tel point qu'il était presque devenu autiste. On ne pouvait pas lui parler, il vivait dans son monde à lui avec ses personnages. Dans la musique aussi, on est parfois coupé du monde avec ses notes.
Après avoir publié « Minuit passé de douze heures », recueil sur les écrits journalistiques de Kateb Yacine, songez-vous à refaire un autre travail semblable qui retracerait les écrits de votre père ?
Recueillir des témoignages n'est pas dans mes projets, du moins pour le moment. Car c'est un travail long et qui demande beaucoup d'efforts, et avec la sortie de mon nouvel album, je ne peux pas faire les deux. Aller là où Kateb Yacine est passé, là où il a laissé les traces et des poèmes c'est vaste, il a connu Constantine, Guelma, Sedrata ou encore l'Europe, et c'est un vrai casse- tête.
Je le ferai plus tard. Je tiens par contre à remercier les gens honnêtes qui dès la mort de Kateb Yacine, m'ont remis des écrits rares, mais il y en a d'autres qui ne l'ont pas fait. Je ne sais pas pourquoi d'ailleurs, ils continuent à garder les poèmes de mon père et je ne sais vraiment pas ce qu'ils vont en faire. Par contre, je songe à travailler sur un projet qui ne va pas être uniquement éditorial, il sera plutôt musical autour des textes de Kateb Yacine. Je chanterai ces textes et ça sera quelque chose comme Kateb qui chante Kateb. Ce n'est pas pour l'immédiat mais je le ferai peut-être dans un an et demi.
Ce disque sera pour moi la première occasion de travailler sur les textes de mon père. Quand j'étais jeune, j'avais du mal à attaquer et à décortiquer ses textes, je portais le deuil et j'avais trop le père en tête, alors que là, j'arrive à faire la distinction entre le père et l'écrivain et il y aura des choses qui vont germer.
La musique est pour moi une digestion. En voyageant, j'absorbe des choses plusieurs mois après, on ne peut pas aller plus vite que la musique car elle rentre et elle sort du corps.
Le noir est une couleur sombre, symbole de l'infernal et du pessimisme. Pourquoi avoir choisi ce titre, Marchez Noir, pour votre dernier album ?
«Marchez noir», parce que déjà il y en a marre de marchez blanc (rire). C'est la cause des peuples opprimés, sur les démarches contestataires qui ont existé. Les marches noires ne sont pas forcément des marches menées par des Noirs, par exemple en Argentine dans la place de Mai, la marche des mères des disparus, on appelait la marche noire.
C'est la couleur de la protestation, c'est la couleur que je revendique parce que dans les discours planétaires y a quelque chose de très manichéen. Le blanc d'un côté, le noir de l'autre, ou bien vous êtes américain ou bien terroriste.
C'est important de revendiquer la marche noire et de dire que si aujourd'hui, les peuples ne reconnaissent pas dans leur propre Histoire officielle qu'on leur raconte, c'est parce que cette Histoire n'a pas été écrite noir sur blanc mais blanc sur noir.
Je parle de l'impérialisme, de ceux qui ont fabriqué l'Histoire, c'est-à-dire les dirigeants qui évoquent toujours des périodes de vainqueurs et de vaincus. «Marchez noir» dans ma vision c'est quand un peuple avance, quand il marche noir, il laisse une trace derrière lui.
L'essentiel c'est qu'il marche, y a pas de révolution sans éducation et sans transmission. L'avenir de toute révolution, c'est l'éducation.
Celle qu'on doit transmettre à nos enfants et à nos jeunes. C'est important de donner à nos enfants et à notre jeunesse, un air de liberté, un espace où ils se retrouvent. Et dans le public qui vient écouter mes concerts, au delà de la musique, ils viennent aussi pour écouter le ton, leur langue «E'Darja» qui est la leur. On a besoin de s'aimer. Dans le match Algérie-Egypte, j'ai vu par exemple comment les Algériens s'aimaient et revendiquaient leur algérianité avec aisance même entre garçons et filles.
Avez-vous cherché à contacter les amis et les personnes qui ont connu et côtoyé Kateb Yacine à Constantine ?
Je profite de ces moments pour prendre contact avec les gens qui ont connu mon père. Il y a beaucoup d'anecdotes sur sa jeunesse et sur sa vie qui nourrissent ma vision sur lui.
Je n'aime pas trop les hommages officiels ou posthumes, parce que pour moi il est toujours vivant, je sens qu'il est à mes côtés, notamment dans ce dernier album dans lequel je chante deux de ses textes.


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