Photo : Slimene S. A. Ils sont des élèves du lycée Amirouche de Tizi Ouzou, Au total 86 dont 55 en classes de terminales lettres. 31 sont en seconde. Plus de la moitié, 57 sont des filles. Le questionnaire qui visait à cerner leurs rapports à la presse comportait trois interrogations - Vous informez-vous par Internet ou par la lecture des journaux ? - Pensez vous que la presse algérienne accorde une place suffisante aux problèmes de la jeunesse ? - Quels sont les journaux que vous lisez ? Ceux qui annoncent la mort des éditions papier se trompent. Est-ce parce que beaucoup de foyers ne sont pas encore connectés ? 41 des sondés disent s'informer en lisant. Ils ne sont que 12 à opter exclusivement pour les écrans d'ordinateur. On constate toutefois que les lycéens d'aujourd'hui passent avec aisance du journal au clavier. 28 tantôt lisent et tantôt surfent. Etrangement la télévision et la radio n'ont pas trop leur faveur. Aucun ne cite El Djazira. Un seul évoque France 24 et Euronews et la chaine 2 d'expression Kabyle ne compte qu''un seul auditeur. Le tableau des journaux les plus lus révèlent en premier lieu une jeunesse avide de savoir et qui s'arabise. El Chourouk et El Khabar sont cités chacun 38 fois. Liberté avec 37 lecteurs et El Watan avec 20 lecteurs tiennent encore une place honorable. Etrangement la dépêche de Kabylie qui s'intéresse de près à l'actualité locale vient très en retrait avec 8 lecteurs, la moitié du nombre qui plébiscite le Soir d'Algérie. On retrouve aussi El Djamila (11) et Sayidati destinés aux femmes (6). Ils font mieux que Panorama cités 4 fois. La presse du cœur n'a pas la cote. Personne n'avoue lire Contact et Ouyoune ne séduit qu'une seule fille. On se rend compte que beaucoup de titres sont totalement ignorés tant en arabe qu'en français. Le quotidien d'Oran, El Fadjr, Le jour, Sawt El Ahrar, la Tribune, le jeune indépendant ne recueillent aucune voix. L'expression, El Massa et El Moudjahid, le Temps, News, Ennahar et Infos soir ne sont cités qu'une fois. Un original lit Liberté et le Monde. Tout autant excentrique un autre affiche son aversion pour l'écrit ne lisant aucun titre alors qu'un troisième ne s'intéresse «qu'aux journaux qui parlent de l'équipe nationale». A l'exception d'un garçon qui cite le Figaro et le Financial Times comme sources d'information, les journaux étrangers semblent totalement boudés. Trop chers ? Est-ce vraiment une surprise de découvrir l'attrait pour les journaux sportifs ? El Haddaf en langue arabe tient le haut du pavé avec 33 lecteurs et devance légèrement le buteur cité 28 fois. La nouveauté est peut être la lecture régulière de ces titres par les lycéennes. Elles sont 20 à consulter El Haddaf et 9 accros au buteur. Huit trouvent que l'on parle trop de l'équipe nationale. Les élèves interrogés sont plus nombreux (45) à penser que la presse ne parlent pas assez des problèmes des jeunes sauf de celui des harragas et de la drogue. Certains pensent qu'elle donne trop d'importance aux problèmes politiques et économiques. 19 sur les 86 interrogés se disent par contre satisfaits des écrits de la presse qui évoquent les difficultés des jeunes et les oriente dans les inscriptions et la recherche du travail à travers les annonces. Aucun ne fait allusion aux problèmes sentimentaux. Un mini sondage n'est en rien un indicateur fiable. Il reste tout de même un outil imparfait qui révèle toute de même quelques vérités et réalités.