Un vibrant hommage a été rendu samedi dernier à- vraiment- l'une des plus grandes figures de la culture algérienne, à savoir, Anissa Mezaguer, pour une carrière de plus de 50 ans dédiée entièrement à la culture. La cérémonie organisée par l'association Le Troisième Millénaire, s'est déroulé à la salle cinéma Maestra à Alger, en présence d'une pléiades d'icônes du paysage culturel, à l'image de Fatiha Berbere, les frères Hilmi, l'éternel virevoltant Mohamed Lamari…le tout, dans une ambiance bon enfant, faite surtout de retrouvailles, où Anissa plastronnait comme une belle reine. Jouissant à qui mieux mieux d'un programme musical animé par Reda Sika, Naïma Ababsa ou encore Mohamed Lamari et Karima. «Anissa Mezaguer est la doyenne du théâtre radiophonique. Grâce à sa grande vocation artistique, elle a contribué quelque part à la promotion de la femme sur la scène publique. Chose qui n'était pas du tout évidente à cette époque » insiste le comédien Saïd Hilmi, en marge de la cérémonie, en se remémorant une tournée d'une pièce de théâtre «Volonté d'un peuple» produite par la troupe artistique du FLN. Une tournée qu'il avait partagée avec plusieurs artistes dont Anissa. Et de finir sur une belle rime : «Si j'étais poète, je lui écrirais mille vers». Si l'aîné Hilmi, Mohamed, partage l'avis de son frère, il n'en demeure pas moins qu'il déplore l'oubli dont Anissa Mezaguer est victime depuis plusieurs années. «Cette grand dame, je l'ai vue naître sur la scène culturelle. C'est vraiment une artiste hors pair, polyvalente, qui a fait le théâtre, le cinéma, le chant mais aussi et surtout le travail que nous avons accomplis à la chaîne 2» ajoute Mohamed Hilmi, en annonçant la participation de Anissa Mezaguer dans l'un des six téléfilms qu'il est en train de monter pour la chaîne 4 amazighe de la Télévision nationale. Pour la petite biographie, Anissa Mezaguer fait ses débuts artistiques au TNA dès 1957, en tant que chanteuse sous la direction de Haddad El Djilali. Elle rejoint par la suite la radio mais sans pour autant rompre avec le théâtre. Elle commence d'abord par chanter en Kabyle avant d'opter pour l'Algérois, aidée par Mustapha Kechkoul, Mahboub Bati, voire même Fadila D'ziria. nAmine Goutali