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Zaamoum Mehdi, Professeur à l'Institut des sciences de l'information et de la communication de l'Université d'Alger : «L'aspect commercial ne doit pas être au détriment de la profession»
Publié dans Horizons le 02 - 05 - 2010

Vice doyen, chargé de la pédagogie et de la recherche scientifique à l'Institut des sciences de l'information et de la communication de l'Université d'Alger, M. Zaamoum Mehdi évoque dans ce bref entretien l'état actuel de la presse au pays, les lacunes de la loi sur l'information de 1990, la presse locale et d'autres aspects liés au secteur de l'information. Pour commencer, comment évaluez-vous d'une manière générale l'état actuel de la presse au pays ?
D'une manière générale, la presse est en constante progression chez nous. Le nombre impressionnant de titres existant et la diversification des informations rapportées sont là pour témoigner du constat. Cependant, pour mieux vous expliquer cet état, je relève deux aspects diamétralement opposés. Le premier est lié au fait que tous les organes de presse publient actuellement des informations pertinentes et diversifiées. Ceci dit, il y a des efforts consentis par la corporation afin d'arriver à la bonne et vraie information.
Donc on va droit au professionnalisme. Il faut dire aussi que depuis quelques mois, une avancée appréciable est constatée en terme de tirage de journaux. Les dernières rencontres sportives y sont pour beaucoup. En second lieu, et c'est ce que je veux noter avec regret, c'est que la presse jaune infeste le champ médiatique chez-nous. Les faits sociaux font le gros des informations publiées. Il y a certes des raisons commerciales qui sont en jeu mais il ne faut pas que ça soit au détriment de la profession. Il faut donner à la presse ses justes valeurs.
La profession est pourtant régie par une loi sur l'information ?
La loi sur l'information de 1990 était à l'origine de l'ouverture de la presse en Algérie, et, ceci, personne ne peut le nier. Mais, de nos jours, cette loi ne s'adapte plus au développement de l'actualité et des médias quel que soit leur niveau. La même loi ne fait pas de distinction entre la presse nationale, régionale et locale. Il y a aussi le marché de la publicité qui est livré à lui-même.
En effet, le secteur de la publicité, faute de loi régissant le domaine, est géré comme secteur commercial et la loi en question ne prévoit aucune disposition dans ce sens qui permettrait aux entreprises de presse de se référer. Je vous cite, à titre de comparaison, que la part de la publicité ne dépasse pas les 30% du contenu d'un journal dans les pays développés. Donc, il y a le côté information qui domine. Chez nous, ces paramètres n'ont pas droit de cité.
On comprend de vos propos que cette loi doit être révisée ?
Tout à fait. Il faut qu'elle soit revue de fond en comble. Les concepts de journaliste, rédacteur, correspondant, pigiste et tous les intervenants doivent être bien définis. Un cadre juridique s'avère plus que jamais nécessaire. Combien de «journalistes» qui exercent en noir dans des organes de presse. Je ne parle pas des correspondants, mais des journalistes se trouvant dans des rédactions nationales. Il faut mettre un terme à ce désordre.
Des spécialistes de la profession voient dans le code pénal une entrave à la profession. Qu'en pensez-vous ?
Je suis de cet avis. Le code pénal ne permet pas à la presse de progresser au sens réel du terme. La presse a besoin d'un code spécifique dictant ses devoirs et responsabilités. Le code de l'information de 1990 est un code ambitieux et, comme je viens de le dire, positif.
Cependant, il devait être passé en revue une ou deux années après sa promulgation afin qu'il soit au diapason des développements de l'actualité. Comment gère-t-on les agences de l'information actuellement ? La même question se pose dans le secteur de la distribution qu'il soit public ou privé. Il n'y a pas un code propre aux domaines.
Donc, toutes ces lacunes doivent être comblées et rattrapées par la révision précoce du code en question.
Que faut-il revoir au juste dans ce code ?
J'insiste encore sur le fait de bien déterminer les entreprises de l'information et bien situer le journaliste en leur accordant un statut particulier. Bien définir statutairement le quotidien, l'hebdomadaire, le mensuel, les périodiques, les journaux locaux.
Et même les revues propres aux entreprises doivent être bien définies. Le code de l'information doit réhabiliter également la carte de presse nationale et la mettre à la disposition du journaliste après six mois d'exercice afin que son porteur puisse exercer sa profession en toute liberté, comme c'était le cas auparavant. Les correspondants locaux doivent, eux aussi, être pris en considération par le code de l'information.
Quel est votre regard sur la situation de la presse locale justement ?
La situation est déplorable. La presse locale au pays est très en retard en termes de développement comparativement aux autres pays. Je ne parle pas ici des pays occidentaux mais des pays voisins et arabes.
La promotion de cette presse nécessite des efforts colossaux et fait appel en premier lieu à l'implication directe de l'Etat. Il faut aussi encourager les jeunes universitaires à se lancer dans ce genre de presse. En Algérie, ce qui existe actuellement dans ce domaine ne reflète pas l'importance accordée à cette presse de par le monde.
L'expérience de la presse locale ou régionale dans d'autres pays est une réussite totale à tel point qu'elle se trouve en concurrence avec les grands titres de la presse nationale. En un mot, le développement de la presse commence par la prise en charge de la presse locale. Donc la priorité est au développement et la promotion de celle-ci qui constitue la base arrière des grands titres de journaux. Donner de l'importance à la presse locale s'avère d'une extrême urgence pour le développement de la presse nationale.
Comment réussir un journal, qu'il soit national ou local ?
Le succès dans la presse revient au degré de professionnalisme de tout un chacun. Les groupes de journaux qui ont enregistré véritablement une certaine progression sont des journaux qui cherchent à attirer l'attention des lecteurs en prenant en compte leurs centres d'intérêt. La nature des informations données et leur traitement sont également nécessaires pour la réussite d'un journal. Aussi, l'information de proximité joue ici un rôle essentiel.
On parle aussi du secteur public et privé dans la presse. Où se situe la différence entre les deux ? Autrement, la presse privée est-elle réellement indépendante ?
La presse privée n'est pas réellement indépendante, car elle appartient aux groupes de personnes, communément appelés actionnaires. Ces groupes ont des objectifs et ambitions à atteindre en lançant des organes d'information pour mettre en place leur stratégie. Leurs objectifs peuvent correspondre avec ceux de l'Etat comme ils peuvent être opposants.
Il faut dire aussi qu'il existe aujourd'hui une rude concurrence entre les différents organes de presse pour avoir de la publicité qui constitue le gros de leurs ressources. Cette concurrence est dominée par l'aspect subjectif, et ce, en l'absence d'un code particulier relatif à la gestion du marché de la publicité.


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