Les produits d'un champ de tournesols et d'un élevage de moutons devaient être utilisés pour financer un coup d'Etat en Afrique du Sud, selon le témoignage, hier, lundi, d'un policier au procès de 22 extrémistes de droite qui se déroule devant la Haute cour de Pretoria. «Un des accusés nous a dit qu'un certain Oom Jan (Oncle Jan) de Bethlehem (ville de la province rurale de l'Etat libre) nous donnerait un champ de tournesols que nous devrions cultiver nous-mêmes», a déclaré Johannes Coenraad Smit, un policier qui infiltra en 2001-2002 le groupuscule d'extrême-droite Boeremag (Force paysanne). «Il a nous a également dit qu'une autre personne donnerait 200 moutons», a affirmé le policier, en ajoutant que d'autres moyens de financement du coup d'Etat prévu seraient venus des indemnités-chômage de Mike du Toit, leader de Boeremag, et de la vente de munitions. Interrogé par l'avocat de Du Toit sur les probabiltés de réussite d'un coup d'Etat financé par les revenus d'un champ de tournesols et d'un élevage de moutons, le policier a répondu: «Je n'ai pas planifié le coup. Je ne sais pas comment (Du Toit) envisageait de prendre le pouvoir avec des tournesols, des moutons et ses indemnités. Vous devriez lui poser la question». Les 22 membres du Boeremag sont accusés de «trahison» et poursuivis pour 42 chefs d'inculpation, allant du «terrorisme» au «meurtre». Ils sont, en particulier, accusés d'avoir commis en 2002 une série d'attentats à Soweto, township noir près de Johannesburg, qui avaient fait un mort. Ils sont également accusés de tentative d'assassinat de Nelson Mandela, premier président noir de l'Afrique du Sud post-apartheid, et d'avoir voulu créer un climat d'instabilité dans le pays en vue de prendre le pouvoir, avant d'en expulser tous les Noirs.