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Les familles sanctionnées
Publié dans Info Soir le 13 - 02 - 2004

Déception Si les lieux de détente existent, la famille déçue a décidé de leur tourner le dos.
«Les lieux de détente publics ne sont plus fréquentables», affirme un père de famille rencontré au Parc zoologique de Ben Aknoun. Venu à l?occasion de l?Aïd el-kébir, cet homme, accompagné de sa petite famille, avoue que c?est surtout après les maintes sollicitations de son fils qu?il a fini par céder.
«Sachant que durant les jours de fête, plusieurs familles s?orientent vers ce lieu, j?ai pensé profiter de l?occasion». Sinon, il aurait été impossible de venir. «Ce lieu traîne derrière lui une très mauvaise réputation à cause des énergumènes qui rôdent ici».
De ce fait, «on préfère éviter les désagréments». Cet avis est partagé par l?ensemble des familles rencontrées sur les lieux. Même son de cloche à Riadh el-Feth. «L?endroit est superbe, mais je l?évite malheureusement», confie une dame. Avec son époux et ses deux enfants, elle est revenue sur un lieu déserté «depuis quelques années». A la question de savoir où l?Algérien va passer son temps libre en famille, certains nous répondent qu?ils se contentent de flâner sur les boulevards de la capitale pour faire du lèche-vitrines.
D?autres préfèrent visiter leurs proches pour passer des après-midi en famille. Ceux qui possèdent un véhicule sortent de l?agglomération pour profiter de la mer et de la nature.
Toutefois, «on regrette les moments qu?on passait dans ces lieux qui nous étaient dédiés». Pour cette grand-mère accompagnant la famille de son fils à Riadh el-Feth, ce lieu «était magnifique».
Outre la propreté de l?endroit et la sécurité, la présence des familles lui donnait un cachet particulier. «On faisait la connaissance d?autres familles, on discutait tout en profitant d?un cadre agréable», ce que cette dame regrette aujourd?hui.
«Certains vous font vraiment peur, ils ont un comportement vulgaire, le lieu a malheureusement perdu de sa magie». Néanmoins, elle garde espoir de voir ce lieu redevenir ce qu?il était : «Il faut que la famille revienne en force sur ce lieu, parce qu?il a été réalisé pour nous».
En attendant que la famille reprenne ses droits, elle se contente de sorties furtives dans la capitale, parfois sans marquer de halte. On ne fait que marcher, de retour à la maison on est usé. Ce qui fait jurer plus d?un de ne plus sortir de chez soi. Ainsi, nombreux sont ceux qui s?enferment chez eux faute de lieux de détente fréquentables. La télé devient le dernier recours. «On y voit des gens qui vivent et s?amusent, ce qui nous frustre encore plus». Pour cette maman, les sorties en famille sont indispensables pour l?équilibre mental de l?enfant. Malheureusement, «si les infrastructures existent on nous les a confisquées».


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