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Histoires vraies
Par la faute des bœufs (1re partie)
Publié dans Info Soir le 29 - 07 - 2010

Dans la nuit normande, sous une petite pluie fine, un homme chaussé de bottes de caoutchouc se glisse au travers des pâturages. Il est un peu plié en deux pour que personne ne le remarque. Pas la moindre lumière pour guider ses pas, ses bottes piétinent l'herbe mouillée en faisant un léger bruit de ventouse. Mais l'homme n'y prête aucune attention. Entre ses mains gantées, il tient une pince coupante et la colère qui l'anime lui fait oublier tout danger.
Bientôt on entend le petit bruit métallique que fait la cisaille en coupant du fil de fer. «On entend». Qui est ce «on» ? Personne... car en dehors de l'homme à la cisaille, les seuls êtres visibles sont un troupeau de vaches et de bœufs qui se reposent, immuables, sous la pluie fine. Sa besogne achevée, l'homme à la cisaille repart vers l'endroit d'où il était venu, laissant derrière lui une clôture entière réduite en morceaux.
Quelques heures plus tard, un autre homme est au même endroit : il se nomme Félix Petitpont et il est le propriétaire... des vaches ! Lui, au contraire du saboteur nocturne, se répand en jurons et en lamentations normandes.
— Heu là !... Où sont passées mes bêtes à cette heure ?
Les vaches de Félix ont disparu. Mais la Normandie n'est pas le Far-West. On retrouvera bien les bêtes (soigneusement marquées), et de toute manière Félix les connaît par cœur. Au pire, elles seront allées divaguer chez quelque voisin et se goinfrer de pommes, ce qui n'est pas très bon pour elles. Mais la clôture légèrement électrifiée est entièrement à refaire. À vue de nez, il y en a au minimum pour... un bon paquet de billets de 500 francs !
Félix Petitpont ne perd pas son temps à contempler les dégâts. Il faut agir au plus vite pour retrouver les bêtes. Quant au responsable de ce désastre, quant à l'identité de celui qui a laissé, avec ses bottes en caoutchouc, des traces bien visibles dans l'herbe et la terre imbibées de pluie... aucun doute !
«C'est ce salaud de Godefroy ! Ma tête à couper. Quel connard !»
Baudouin Godefroy est le voisin de Félix. C'est lui le propriétaire de la belle maison à colombages qui jouxte le pâturage de Petitpont. Un retraité de 68 ans qui est venu s'installer ici il y a quelques années dans l'espoir de jouir d'une paisible retraite au cœur du vert bocage normand. Félix Petitpont, lui, est un «indigène», un véritable habitant du village, boucher éleveur et brave homme.
Félix Petitpont remonte dans sa voiture et file tout droit vers la gendarmerie pour y porter plainte. Il sait (ou du moins croit savoir) qui a cisaillé sa clôture, mais faute d'avoir surpris Godefroy en pleine action, il doit se contenter de porter plainte contre X pour bris de clôture. Les gendarmes sont tout à fait persuadés que Baudouin Godefroy, «monsieur bien» sous tous rapports, a dû «péter les plombs» et que l'affaire va en rester là, moyennant une compensation financière, ce en quoi ils se trompent lourdement.
Cette petite affaire de clôture découpée n'est que le rebondissement d'une bataille qui dure depuis des années. M. Godefroy venait à l'époque de s'installer dans sa tour d'Ivoire, sa maison normande à colombages. Il décide de s'isoler des voisins grâce à une haie de thuyas qui doit lui éviter le spectacle de l'humanité laborieuse et des bestiaux ruminants. Godefroy veut désormais, après une vie ennuyeuse de dirigeant d'entreprise, contempler ses pommiers et rien d'autre. Des thuyas de trois mètres feront l'affaire.
Les ruminants de Félix Petitpont contemplent avec intérêt les thuyas qu'on installe. Ils se lèchent secrètement les babines car les thuyas... ils adorent ça. Dès que la haie est installée, vaches et bœufs s'approchent et se mettent à la mastiquer. (à suivre...)


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