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Suspense
Le chat et les pigeons (162e partie)
Publié dans Info Soir le 15 - 08 - 2010

Résumé de la 161e partie n Pour Hercule Poirot, Ann Shapland a agi seule..
Poirot lança à l'inspecteur Kelsey un regard expressif. Le policier répondit qu'il lui fallait pour-suivre sa tâche, et sortit.
— Miss Rich ? murmura encore miss Bulstrode.
— Envoyez-la donc chercher, trancha Poirot. C'est ce qu'il y a de mieux.
Eileen Rich fit son apparition, blême, un peu sur la défensive.
— Vous voulez savoir, lança-t-elle à miss Bulstrode, ce que je faisais à Ramat ?
— Je crois que je m'en doute, répliqua la directrice.
— Eh oui, renchérit le détective. Par les temps qui courent, les enfants connaissent tout des mystères de la vie mais leurs yeux conservent cependant leur innocence.
Il ajouta qu'il devait, lui aussi, s'en aller vaquer à ses occupations. Et il se glissa dehors.
— C'était bien cela, n'est-ce pas ? interrogea miss Bulstrode, avec vivacité mais sans passion. Jennifer parlait d'obésité. Elle n'avait pas compris que c'était une femme enceinte qu'elle avait vue.
— Oui, avoua Eileen Rich. C'était bien ça. J'allais avoir un enfant. Cependant, je ne voulais pas renoncer aux fonctions que j'occupais ici. Tout s'est bien passé pendant l'automne. Mais, après, ma grossesse a commencé à se voir. Mon médecin m'a rédigé un certificat de complaisance, disant que je ne pouvais plus enseigner, et je vous ai demandé un congé de maladie. Je suis partie pour l'étranger, dans un pays lointain où - je le croyais du moins - personne ne me connaîtrait. Quand j'ai regagné l'Angleterre, mon enfant était venu au monde... mort-né. A la rentrée scolaire, je suis revenue à Meadowbank avec l'espoir que personne ne saurait jamais que... Mais vous comprenez maintenant pourquoi j'aurais dû refuser votre proposition d'association, n'est-ce pas ? C'est seulement aujourd'hui, alors qu'un tel désastre frappe le collège, que j'ai pensé qu'après tout, je pourrais l'accepter.
Elle observa une pause, avant de reprendre, sur un ton des plus ordinaires :
— Voulez-vous que je m'en aille tout de suite ? Ou bien que j'attende jusqu'à la fin du trimestre ?
— Vous resterez jusqu'à la fin du trimestre, trancha miss Bulstrode. Et s'il y en a un autre, ce que j'espère encore, vous reviendrez ici.
— Revenir ? s'étonna Eileen Rich. Vous voulez donc encore de moi ?
— Bien entendu. Vous, au moins, vous n'avez assassiné personne, que je sache ?... Vous n'avez pas non plus sombré dans la folie pour des joyaux, ni imaginé de tuer qui que ce soit pour vous en assurer la possession ?... Je m'en vais vous dire, moi, ce que vous avez fait. Vous avez, bien trop longtemps, renié vos instincts profonds. Il y a eu un homme dans votre vie, vous en êtes tombée amoureuse, et vous avez attendu un enfant de lui. J'imagine que vous ne pouviez pas l'épouser. (à suivre...)


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