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Le Dr Marion Camarasa-Bellaube à InfoSoir : «Tout le monde peut tenter sa chance»
Publié dans Info Soir le 23 - 11 - 2010

Contribution n Camarasa-Bellaube, Docteur en histoire, diplômée de l'université de Toulouse le Mirail, est aujourd'hui membre du groupe de Recherches en études canadiennes. Séjournant fréquemment au Canada, elle tient une chronique sur le site Ksari.com. Elle a d'ailleurs un livre sur le sujet intitulé : La Méditerranée sur les rives du Saint Laurent.
InfoSoir : À quelle année remontent les premières vagues d'immigrants algériens au Canada ?
Le Dr Marion Camarasa-Bellaube : L'émigration algérienne au Canada remonte à plus d'un demi-siècle. Dans les mémoires on retrouve la présence d'Algériens durant la Seconde Guerre mondiale. Mais la première vague, bien que très modeste, peut se dater du milieu des années 1960. La première vague migratoire était surtout composée d'hommes célibataires, la deuxième vague qui débute après les événements d'Octobre 1988, est marquée par le départ coûte que coûte. On parlera alors davantage d'exilés et de réfugiés. Il existe peut être depuis la fin des années 2000 une troisième vague qui s'inscrit dans un climat plus apaisé concernant les violences mais dans une détérioration des conditions de vies importantes qui poussent à partir pour une vie meilleure.
Quelles sont les principales raisons qui ont poussé les Algériens et qui les poussent toujours à émigrer au Canada, particulièrement au Québec, et non pas dans d'autres pays du monde ?
La raison majeure est que le Canada ouvre relativement bien ses portes...et tout le monde peut tenter sa chance. La deuxième raison s'inscrit dans le fait que les traditionnels pays d'accueil notamment en Europe ont presque fermé leur porte. Et durant les années 1990, partir à tout prix d'Algérie était aussi le mot d'ordre de cette émigration. Il y a également une autre raison plus politique peut-être, le Canada, pour les Algériens n'a pas l'image d'un pays colonisateur tel que peut l'avoir la France. Les préjugés, le poids de l'histoire ne sont pas à l'ordre du jour, bien qu'il y ait d'autres difficultés et barrières sociétales propre au Québec.
Les Algériens établis au Canada s'adaptent-ils facilement au mode de vie socio -culturel et au climat canadiens ?
Le climat canadien est un changement important. Le premier hiver paraît parfois exotique... mais il paraît que la luminosité éclatante est ce qui manque le plus. Mais on s'adapte au climat québécois et cela alimente aussi les conversations. Le mode de vie socio-culturel est un mode de vie nord-américain. Certainement que les jeunes s'adaptent beaucoup mieux que les personnes plus âgées. C'est un vaste sujet qu'il serait difficile d'éclairer en quelques phrases et pour les plus curieux, je vous renvoie au livre que j'ai écrit La Méditerranée sur les rives du Saint Laurent.
Quelles sont les principales difficultés que rencontrent les Algériens au Canada ?
La principale difficulté, depuis les années 1990-2000 est, sans aucun doute, l'insertion professionnelle. Avec plus de 20% de chômage, la communauté algérienne est l'une des plus touchées au Québec. C'est notamment pour cela que certains tentent leur chance au Canada anglophone.
Les diplômés algériens installés au Canada travaillent-ils dans leur branche ou sont -ils contraints d'exercer dans des domaines étrangers à leur formation ?
Les diplômés algériens travaillent parfois avec leurs diplômes qui doivent être reconnus. Certains ont repris leurs études, d'autres ont approfondi le domaine dans lequel ils étaient pour obtenir des diplômes canadiens. Ce qui facilite l'intégration. Il y a ensuite les difficultés de la vie qui obligent les gens à travailler dans n'importe quel domaine pour pouvoir vivre et faire vivre leur famille. On dit que Montréal est la ville au monde où les chauffeurs de taxi sont les plus diplômés !!! C'est un «joke» comme on dit au Québec... mais cela reflète le sentiment de certains immigrants
A votre avis les autorités canadiennes traitent-elles sur un pied d'égalité les immigrants qui viennent de divers pays ?
Le système canadien d'immigration est établi selon un système de points, si l'on a assez de points on a une chance d'être pris. Au Québec, on attache davantage de prix au candidat francophone. Des objectifs chiffrés sont mis en place afin de réguler l'apport global chaque année selon les besoins du pays. Dans le temps (avant la Seconde Guerre mondiale), le Canada avait une politique discriminatoire envers certains pays dont les habitants ne rentraient pas dans le moule WASP. Ce n'est plus du tout le cas aujourd'hui. Chaque immigrant arrivé sur le sol canadien aujourd'hui à les mêmes droits et les mêmes devoirs quel que soit son pays d'origine.
Les enfants de ces immigrants nés au Canada ont-ils plus de chance de réussite que leurs parents ? Et ont-ils les mêmes chances que les enfants d'immigrants venus d'autres pays du monde ?
Les enfants nés au Québec ont réellement une chance de réussite dans leur nouveau pays. En témoignent les nombreux succès tant sur le plan sportif que culturel de cette jeunesse. Ils deviennent des Algéro-Québécois ou Algéro-Canadiens. Ils ont les mêmes chances dans le sens où ils ont accès comme tous les enfants du Canada au système éducatif du pays.
La question du terrorisme et la pression qu'exercent les Etats-Unis d'Amérique sur le Canada n'ont-t-elles pas poussé les autorités canadiennes à réduire ces dernières années le nombre d'immigrants algériens qui arrivent au Canada ?
Les relations entre le grand voisin du Sud et le Canada sont très importantes, mais le Canada ces dernières années n'a pas toujours suivi les positions états-uniennes. Si on regarde les chiffres bruts le nombre d'immigrants algériens n'a pas chuté brutalement et a un peu progressé et se situe désormais autour de 3 000 à 4 000 personnes recrutées par an pour le Québec. L'Algérie est l'un des dix premiers pays pourvoyeurs.
Frais de l'étude du dossier
Le paiement, un casse-tête
Les candidats à l'émigration au Canada rencontrent beaucoup de difficultés dans leur parcours. Parmi ces difficultés, figure le paiement des frais de l'étude du dossier. En effet, chaque candidat doit débourser 300 dollars canadiens pour que son dossier soit étudié. Une somme importante notamment pour les chômeurs et les nouveaux diplômés qui n'ont pas encore trouvé un emploi. Mais en plus les candidats sont confrontés au problème de paiement de cette somme. En effet, en l'absence d'un moyen de transfert d'argent vers le Canada, ils ne trouvent pas toujours le moyen de payer. Si certains peuvent compter sur leurs proches, amis ou autres connaissances établis au Canada pour payer les 300 dollars, d'autres en revanche enregistrent un grand retard à cause de l'absence d'alternative. «Moi je n'ai pas eu de problèmes pour payer cette somme, car mon frère établi au Canada depuis 3 trois ans s'en est occupé», nous a dit un candidat.


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