Armes n L'arsenal nucléaire mondial compte encore plus de 26 000 ogives atomiques dont certaines sont 4 750 fois plus puissantes que Little Boy, la bombe qui a rasé Hiroshima. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les Etats-Unis poursuivront leur programme de recherche pour mettre sur pied une arme suprême, l'arme ultime après laquelle il n'y a plus d'armes : l'ogive nucléaire. Ils ne seront pas les seuls. La Grande-Bretagne et la France, les vainqueurs du conflit voudront, eux aussi, l'acquérir. Ils seront aidés en sous-mains par les Américains. Pas question pour Washington de donner la moindre information à Moscou qui reste d'abord et avant tout le Satan du communisme. Et encore moins à l'Allemagne pourtant pacifiée et «dénazifiée» mais dont tout le monde se méfie. À partir de 1960, tous les membres permanents du Conseil de sécurité ont leurs bombes y compris Moscou, qui a mis les bouchées doubles pour se hisser à leur niveau. Même la Chine longtemps boudée par ce club fermé, prendra place au Conseil de sécurité en qualité de membre permanent, après avoir réussi à fabriquer sa propre bombe. Arme dissuasive et de destruction massive, elle obligera les deux superpuissances, Moscou et Washington à maintenir un véritable équilibre de la terreur entre l'Est et l'Ouest jusqu'à la chute du mur de Berlin et le démembrement de l'Empire soviétique. Mais la course aux armements n'était pas pour autant terminée. Des pays engageront des crédits énormes pour se positionner et se mettre dans la course. Particulièrement ceux qui étaient en guerre permanente avec leurs voisins. Après des années de recherches, l'Inde parvient enfin à maîtriser le nucléaire et à monter sa propre bombe. Son ennemi séculaire, le Pakistan, un pays pourtant très pauvre et reculé, en fera de même. L'un tenant l'autre par la barbichette comme on dit. La Corée du Nord, grâce aux Russes et aux Chinois dont ils sont idéologiquement très proches, engloutira des sommes faramineuses pour créer ses propres missiles. Seul moyen pour les dirigeants de Pyongyang de tenir en respect la remuante Corée du Sud, alliée inconditionnelle des Américains. La frontière entre les deux pays est si sensible que la moindre étincelle mettrait le feu aux poudres et conduirait à l'irréparable. Comme on peut le constater, même les pays pauvres ou émergents ont opté pour la stratégie de l'équilibre de la terreur. Il est clair que l'Etat d'Israël ne pouvait être en reste. Même si elle s'en défend comme à son habitude, Tel-Aviv posséderait, sans l'ombre d'un doute, l'arme nucléaire. Pour les mêmes motifs et les mêmes raisons que l'Inde, la Corée ou le Pakistan. Dissuader les ennemis de l'extérieur, c'est-à-dire l'ensemble des pays arabes de tenter quoi que ce soit contre l'intégrité de son territoire et la souveraineté de son Indépendance.