Résumé de la 1re partie n La princesse refuse de recevoir le prince. Ce dernier, après s'être grimé le visage, se présente au château, pour un emploi. Le roi lui propose d'être porcher : il accepte... Et voilà le prince engagé comme porcher impérial. On lui donna une mauvaise petite chambre à côté de la porcherie et c'est là qu'il devait se tenir. Cependant, il s'assit et travailla toute la journée. Le soir, il avait fabriqué une jolie petite marmite garnie de clochettes tout autour. Quand la marmite se mettait à bouillir, les clochettes tintaient et jouaient : «Ah ! mon cher Augustin, tout est fini, fini.» Mais le plus ingénieux était sans doute que si l'on mettait le doigt dans la vapeur de la marmite, on sentait immédiatement quel plat on faisait cuire dans chaque cheminée de la ville, et ça, c'était autre chose qu'une rose ! Au cours de sa promenade avec ses dames d'honneur, la princesse vint à passer devant la porcherie. Lorsqu'elle entendit la mélodie, elle s'arrêta, toute contente, car elle aussi savait jouer. «Ah ! mon cher Augustin, tout est fini, fini.» C'était même le seul air qu'elle sût, et elle le jouait d'un doigt seulement. — C'est l'air que je sais, dit-elle. Ce doit être un porcher très doué. Entrez et demandez-lui ce que coûte son instrument. Une des dames de la Cour fut obligée d'y aller mais elle mit des sabots. — Combien veux-tu pour cette marmite ? demanda-t-elle. — Je veux dix baisers de la princesse. — Grands dieux ! s'écria la dame. — C'est comme ça et pas moins, insista le porcher. — Eh bien ! Qu'est-ce qu'il dit ? demanda la princesse. — Je ne peux vraiment pas le dire, c'est trop affreux ! — Alors, dis-le tout bas, dit la princesse. La dame d'honneur le murmura dans l'oreille de la princesse. — Que c'est ennuyeux ! dit la princesse. Alors il faut que vous vous teniez toutes autour de moi afin que personne ne puisse me voir. Les dames d'honneur l'entourèrent en étalant leurs jupes, le garçon eut dix baisers et elle emporta la marmite. Comme on s'amusa au château ! Toute la soirée et toute la journée la marmite cuisait. Il n'y avait pas de cheminée dans la ville dont on ne sût ce qu'on y préparait. Les dames d'honneur applaudissaient. — Supérieurement intéressant, dit la Grande Maîtresse de la Cour. — Oui, mais pas un mot, à personne, car je suis la fille de l'empereur. Le porcher (c'est-à-dire le prince) ne laissa pas passer la journée suivante sans travailler. Il confectionna une crécelle. Lorsqu'on la faisait tourner, résonnaient en grinçant toutes les valses et les polkas connues depuis la création du monde. A suivre Conte d'Andersen