Adherbal appela Rome à son secours. Jugurtha investit donc la ville : tours, mantelets, machines de toutes espèces, rien n'est épargné pour la faire tomber en sa puissance. Il voulait, par la promptitude de ses coups, prévenir le retour des ambassadeurs, qu'il savait avoir été envoyés à Rome par Adherbal avant la bataille. Cependant le Sénat, informé de cette guerre, dépêche en Afrique trois jeunes patriciens chargés de signifier aux deux princes ce décret : «Le Sénat et le peuple romain veulent et entendent qu'ils mettent bas les armes, qu'ils calment leurs différends par les voies de droit et non par la guerre : ainsi l'exige la dignité de Rome.» Le Sénat envoya des messagers, chargés de ramener la paix entre les deux cousins, mais Jugurtha rejeta leurs propositions et maintint le siège. Nouvel appel d'Adherbal au Sénat romain. Mais celui-ci, ne voulant pas d'une guerre en Afrique, se contenta d'envoyer d'autres messagers, qui ne furent pas plus heureux que les premiers. Adherbal, pressé par les Italiens enfermés avec lui depuis quinze mois, proposa de se rendre contre la vie sauve. Mais Jugurtha refusa de lui faire grâce : il le fit mettre à mort ainsi que tous les hommes, y compris les Romains, pris les armes à la main. C'était une véritable déclaration de guerre.