La municipalité de Bombay s'est attiré hier, mercredi, les foudres de commentateurs et d'associations de femmes après qu'un de ses membres a annoncé vouloir retirer des vitrines de magasins les mannequins présentant de la lingerie, afin de lutter contre les crimes sexuels. «Je pense que les mannequins, en particulier les vêtements deux pièces (bikinis), ont un impact sur le taux de crimes contre les femmes dans l'Etat (du Maharahstra, dont Bombay est la capitale). Un tel affichage affecte l'état d'esprit des hommes», a assuré un membre de la municipalité de Bombay (BMC), Ritu Tawade. Cette proposition, annoncée mardi dernier à la chaîne de télévision NDTV et qui doit encore être approuvée par le chef de cette administration, a aussitôt été tournée en ridicule. Dans les vitrines des magasins ou sur les marchés, les mannequins portant des bikinis ou des sous-vêtements sont très fréquents à Bombay, la capitale financière de l'Inde qui abrite la dynamique industrie cinématographique de Bollywood. Le viol collectif d'une étudiante dans un autobus à New Delhi en décembre dernier, suivi de sa mort, a profondément choqué le pays et déclenché un débat sur la façon dont les femmes étaient traitées dans ce pays encore largement dominé par les hommes.