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Histoires vraies
Fawcett (1re partie)
Publié dans Info Soir le 06 - 06 - 2004

Orlando Villa Boas regarde le vieux chef indien couché sur une litière de feuilles d?arbres aussi larges qu?un homme. Ces feuilles de la forêt d?Amazonie, aussi imperméables que du caoutchouc, les mêmes qui recouvrent la hutte où sont rassemblés autour de leur chef et de quatre Brésiliens blancs, une soixantaine de guerriers nus. Armés et silencieux.
De temps en temps, le bruit d?une goutte d?eau qui s?écrase, très lourde : la condensation des arbres de cinquante mètres de haut qui cernent la clairière.
Dans la vaste hutte, Orlando et ses compagnons sentent la tension monter. Ils ne devraient pas être là. Tant pis. Il est trop tard. Ils sont entourés. Et puis, c?est leur dernière chance d?apprendre ce qui s?est vraiment passé là, il y a vingt-trois ans.
Si le chef du village doit enfin dire la vérité, c?est maintenant ou jamais. Or, sur cette vérité, les journaux du monde entier s?interrogent depuis vingt-trois ans.
Orlando se décide. Il sort la fameuse photographie du major Fawcett, celle que tous les journaux d?Amérique et d?Europe ont publiée. Et comme il est le seul à se débrouiller dans le dialecte des Kalapalos, il s?adresse au vieux chef.
«Ixarari? Toi et ta tribu, vous n?avez rien à craindre. Dis-moi ce qui est vraiment arrivé à cet homme.»
Transpirant de fièvre, le vieil Indien nu regarde la photographie. D?abord, il ne dit rien. Puis, sans lever les yeux, il parle.
«Qu?est-ce qu?il dit ? demande le major Basilio.
? Restez calmes ! Taisez-vous. Il dit qu?il sait que nous sommes venus pour ça. Il dit qu?il n?a jamais dit la vérité aux autres Blancs. Mais maintenant, il va la dire.
? Pourquoi ?
? Parce qu?il est en train de mourir.»
Ce matin-là du mois de mai 1948, dans une hutte de branchages, en pleine forêt du Matto Grosso, Orlando Villa Boas pense qu?il va enfin savoir la vérité sur un mystère qui passionne le monde civilisé depuis le mois de mai 1925 : la disparition dans «l?enfer vert» de l?explorateur Fawcett.
En vingt-trois ans, plusieurs expéditions, parties à sa recherche, ont disparu à leur tour. Certains ont affirmé l?avoir vu vivant, prisonnier des Indiens.
Cela fait cinq ans qu?Orlando lui-même, avec ses deux frères et le major Basilio, parcourt la forêt d?Amazonie pour retrouver Fawcett, vivant ou mort. Et maintenant, il sent que la vérité a toujours été là : chez les Indiens Kalapalos, dans ce village perdu aux sources du Rio de la mort. Pourquoi ? Parce que c?est de ce village qu?est parti le dernier message de Fawcett, le 20 mai 1925. Et parce que c?est le chef de ce village Ixarari, celui-là même qui est en train de mourir en 1948, qui a vu le dernier l?explorateur et ses compagnons. A une première expédition, parvenue jusqu?à lui en 1932, il a dit : «Les trois hommes ont quitté le village vers le nord? Nous n?avons pas voulu leur fournir de guides, parce qu?au-delà des fleuves où ils voulaient aller, nous ne connaissions pas la forêt. Du haut d?un grand arbre, nous avons vu leur feu pendant cinq jours. Et nous ne les avons jamais revus.»
Orlando Villa Boas pense que les Kalapalos ont menti, il y a vingt-trois ans. Et que si quelqu?un peut parler, c?est leur chef Ixarari, puisqu?il va mourir et n?a plus rien à craindre. Le major Fawcett a déjà fait couler beaucoup d?encre et coûté bien des vies? Sur la photographie qu?Orlando vient de montrer au vieux chef indien, on croirait un personnage de Jules Verne : le regard perçant sous le chapeau d?éclaireur scout, bien posé sur la tête à l?horizontale et surtout pas de travers, la petite moustache d?ancien major de l?armée des Indes, le fusil Remington en bandoulière. En 1906, il s?est déjà enfoncé dans l?Amazonie, pour le compte de la Société royale de géographie. Il a tracé mille kilomètres de frontière aux confins du Pérou, de la Bolivie et du Brésil. C?était déjà un exploit. Mais il lui fallait davantage : en 1925, il s?est enfoncé à nouveau dans l?enfer vert ; cette fois, avec seulement son fils Jack, vingt ans, et un autre compagnon du même âge, le jeune photographe Rimmel. Et pour la plus hasardeuse des aventures. Il était certain de pouvoir retrouver ce que, depuis des siècles, on a appelé l?Eldorado. (à suivre...)


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