Mission - Les inspecteurs internationaux chargés de superviser le démantèlement des armes chimiques syriennes entamaient ce mercredi le deuxième jour d'une mission cruciale. Ainsi aux termes d'un accord qui a permis d'éviter des frappes contre le régime syrien, les 19 inspecteurs de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), arrivés hier, mardi, à Damas en compagnie de 14 personnels de l'ONU, doivent commencer à répertorier un stock estimé à un millier de tonnes, en application d'une résolution historique de l'ONU. Ce mercredi matin, ils n'avaient toujours pas quitté leur hôtel dans la capitale syrienne. Leur mission est considérée comme l'une des opérations de désarmement les plus ambitieuses et les plus dangereuses jamais tentées. La destruction d'un arsenal chimique a déjà été entreprise en Irak et en Libye mais jamais en pleine guerre. Or la Syrie s'enfonce chaque jour un peu plus dans un conflit complexe qui a fait plus de 115.000 morts, en majorité des combattants, en deux ans et demi. Selon des experts en désarmement, la Syrie possède plus de 1.000 tonnes d'armes chimiques, dont 300 tonnes de gaz moutarde et du sarin, répartis sur environ 45 sites. Des experts de l'ONU chargé d'enquêter sur les allégations d'utilisation de ces armes ont déjà établi que du gaz sarin avait été utilisé à une grande échelle lors d'une attaque près de Damas le 21 août. Cette attaque a provoqué l'indignation à travers le monde et poussé plusieurs pays, Etats-Unis en tête, à envisager une action militaire punitive, avant que l'accord sur le démantèlement de l'arsenal chimique n'éloigne cette menace. Ces enquêteurs de l'ONU sont revenus en Syrie la semaine dernière pour enquêter sur 7 autres attaques présumées. Ils ont quitté le pays avant-hier, lundi, et doivent remettre leur rapport fin octobre. Pendant ce temps, le régime poursuit sans relâche sa guerre contre les rebelles, bombardant ce mercredi leurs bastions dans le sud de la province d'Alep (nord), pour tenter de créer une nouvelle route d'approvisionnement. Le 26 août dernier, les insurgés avaient coupé la seule route d'approvisionnement de l'armée vers la ville d'Alep, divisée entre quartiers pro et anti-régime et théâtre de violents combats. Les violences dans l'ex-capitale économique de la Syrie et les autres régions ont poussé 2,1 millions de personnes à prendre refuge dans les pays voisins, un chiffre qui devrait atteindre les 3,5 millions avant la fin de l'année selon l'ONU. Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, souhaite mobiliser 3,8 milliards de dollars pour ces réfugiés. Il a pour cela appelé le Koweït à accueillir une deuxième conférence de donateurs. Le patron de l'ONU a émis «l'espoir de voir le Koweït accueillir une deuxième conférence destinée à soutenir l'effort humanitaire en Syrie», cet Etat ayant accueilli une première conférence en janvier pendant laquelle les participants avaient fait des promesses de dons de 1,5 milliard de dollars.