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Jean Cailloux
Publié dans Info Soir le 04 - 11 - 2013

Souffrance - Il portera tellement les stigmates du bagne que certains colons l'appelleront Jean Cailloux par dérision aux cailloux qu'il cassait pendant son séjour au pénitencier.
Ils sont tous morts, les anciens bagnards. Il ne reste plus un seul parmi ceux que l'administration française a reclus et condamnés à Cayenne. Ils ont pratiquement disparu et leur souvenir a depuis longtemps été oublié. Et pourtant de tous ces relégués comme les appelaient les colons à l'époque, un homme, sans doute, pétri dans une autre pâte fera parler de lui. Mohamed, le compagnon de cellule de Papillon.
Originaire de Tiaret et issu d'une grande tribu très appréciée dans la région, Mohamed tua, un jour, un Européen. Nous sommes dans les années 30 et ce type de crime commis par un Algérien n'était passible que de l'échafaud ou d'un emprisonnement à vie dans le bagne de Cayenne.
La cour d'assises d'Oran choisira pour lui le bagne compte tenu de son extrême jeunesse. En effet, il avait à peine 23 ans et avait un enfant de deux ans. Il trimera dans ce pénitencier tout comme Papillon, même un peu plus puisqu'il y avait un régime de faveur qui ne disait pas son nom pour les Européens. Il ne tentera pas de s'évader, il n'en a pas les moyens ni peut-être même l'envie. Il savait, au fond de lui, que tout était fini et qu'il n'y avait rien à espérer de l'avenir. Il était clair que les dés étaient jetés en ce qui le concerne. Toutefois, de remise de peine en remise de peine et de grâce en grâce, Mohamed finira par être libéré au bout de 20 ans d'autant que le bagne allait fermer ses portes sur ordre du général De Gaulle, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.
De retour à Tiaret, Mohamed sera soumis à une stricte surveillance par la police coloniale alors qu'il n'avait rien à devoir à la société et qu'il avait déjà payé sa dette.
Aucun colon ne voudra l'employer ou même lui adresser la parole. Il portera tellement les stigmates du bagne que certains colons l'appelleront Jean Cailloux par dérision aux cailloux qu'il cassait pendant son séjour au pénitencier. Ce n'est que lorsque la Révolution éclata que Mohamed saisira, enfin, l'occasion de se venger d'un système qui lui a pris vingt ans de sa jeunesse, un système qui l'a brisé, humilié et réduit au rang de paria. Aussi, il s'engagera avec son fils dans les rangs des moudjahidine et choisira, pour prendre sa revanche, de rejoindre les maquis de l'Ouarsenis, entre Tiaret et Oued Rhiou.
Il se battra comme un lion et selon certains témoins de l'époque, ne fera pas de quartier à l'ennemi. Il mourra les armes à la main, en 1959, il y a donc plus de cinquante ans. Aucun livre n'a été écrit pour rapporter cette destinée hors du commun. De même, aucun film n'a été réalisé pour honorer la mémoire d'un homme qui mérite plus que Papillon que l'on se souvienne de lui et qu'on perpétue sa mémoire.
Papillon est mort dans le luxe, la richesse et en pleine notoriété. Mohamed n'a eu droit qu'au sacrifice de sa vie pour sa patrie l'Algérie. Mais n'est-ce pas là, après tout, la plus grande richesse que l'on puisse recevoir ?
Par ailleurs et parmi les prisonniers célèbres de notre pays dont l'histoire mérite d'être racontée, il y a lieu de citer Massinissa qui passera les derniers mois de sa vie près de Rome, enchaîné par ses bourreaux et lâchement égorgé, tous les combattants de Hadj Mokrani qui seront expédiés au bagne de Nouvelle Calédonie où ils purgeront une peine de plus de 25 ans et, enfin, tous les prisonniers envoyés injustement à Cayenne et qui n'en sont jamais revenus.


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