Intervention - En réponse aux 140 députés ayant débattu du projet de loi sur l'audiovisuel pendant deux jours à l'APN, le ministre de la Communication a décidé de trancher la question des chaînes thématiques. «Nous avons décidé d'amender l'article 7 concernant les chaînes thématiques, sans pour autant renoncer au principe du projet de loi.» En dépit des larges critiques ayant ciblé cette loi, le ministre réitère qu'elle est «irréversible et permet d'ouvrir le champ médiatique au privé». Concernant l'article 7, Messahel a affirmé avoir transmis à la Commission des amendements de cet article pour apporter «une précision linguistique» permettant de préciser la définition des chaînes thématiques et ce, en introduisant une plus grande cohérence entre la loi organique relative à l'information et le projet qui est soumis. Le but étant d'expliquer la notion de chaîne thématique en mettant en évidence le fait qu'il s'agit d'un programme comportant un ou plusieurs thèmes. Outre les éclaircissements sur ce point ayant suscité énormément de confusion en raison de la mauvaise compréhension du concept, M. Messahel a mis en relief le rôle important que doit jouer l'autorité de régulation de l'activité audiovisuelle qu'il considère «indépendante» à l'instar de ce qui existe dans la plupart des pays développés. Il insistera sur sa crédibilité en indiquant que «cette indépendance se concrétisera sur le terrain en vertu de ses missions qui sont clairement définies dans le projet de loi». En réponse aux incertitudes de la plupart des députés qui ont été très critiques envers ce projet de loi, M. Messahel a répliqué que le texte en question, «consacre non seulement l'ouverture de l'audiovisuel au secteur privé, mais, c'est encore un acquis pour l'élargissement et l'approfondissement de la démocratie algérienne et pour la liberté d'expression et de la presse». Cette loi «permettra également de faire parvenir aux citoyens algériens, où qu'ils soient à l'intérieur ou à l'extérieur du pays, une information véritable et crédible sur les réalités nationales». Interrogé sur le champ d'intervention de l'autorité de régulation de l'activité audiovisuelle, M. Messahel indiqué qu'il y a «une différence entre l'autorité de régulation de l'activité audiovisuelle et celle qui concerne la presse écrite. Tout ce qui est en relation avec les fréquences dépend de l'Etat, mais l'autorité de la presse écrite dépend des propriétaires privés. Je précise que dans tous les pays du monde, c'est l'Etat qui donne une autorisation pour un ou 10 ans à la radio ou à la télévision. Dans le monde entier, l'autorité de régulation est composée de membres désignés par le Président d'un pays». Questionné sur l'attribution des fréquences, il dira que les fréquences sont la propriété de l'Etat algérien et c'est à lui, via la télédiffusion algérienne (TDA), que revient la charge d'attribuer les créneaux. Il s'agit, selon lui, d'une «souveraineté nationale». Actuellement la TDA est en mesure d'attribuer uniquement 13 fréquences. Pour les radios privées, il faudra attendre un peu plus longtemps puisque les fréquences sont indisponibles. il faudra que l'Algérie introduise une demande auprès de l'organisation internationale des télécommunications (UIT) pour voir son quota de fréquence augmenter. Les députés du FFS quittent l'hémicycle avant la fin du débat Le débat était houleux hier, en début d'après- midi, lors du 2e jour d'examen du projet de loi sur l'audiovisuel. Le feuilleton des critiques a été rompu par certaines interventions des députés des partis RND et FLN. Prenant la parole, un député du FLN a créé une grande polémique au sein du groupe parlementaire en présence du ministre. Ce député qui a exprimé son point de vue favorable à cette loi se demandant «pourquoi l'on continue de taxer les élus du FLN comme étant les restes du parti unique ?» «Vous ne faites que critiquer et attaquer ce projet, alors que vous n'êtes même pas capables de vous organiser entre vous», a-t-il ajouté. Cette déclaration a suscité la colère des députés du FFS qui ont décidé de sortir après avoir créé un grand tapage à l'intérieur de la salle.