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Annaba
La Coquette jalouse de ses traditions
Publié dans Info Soir le 26 - 08 - 2004


La cérémonie du mariage
Star Soraya est assurément la plus belle d?entre toutes les femmes qui sont dans la grande salle des fêtes de l?Orangerie.
Elle est rayonnante dans son habit de cérémonie, parée de bijoux de la tête aux pieds, maquillée et coiffée comme une reine. Elle est en effet la reine de la soirée, car c?est elle la mariée que l?on chante et que l?on célèbre en poussant des youyous stridents. Installée dans un fauteuil large, Soraya a les yeux baissés et semble presque immobile, les mains pudiquement posées sur ses genoux.
Tout autour d?elle et même à côté de l?orchestre qui lui fait face, les convives sont assis et n?ont de regards que pour les faits et gestes de sa famille. Il est à peu près certain que ces derniers n?auront rien à redire sur l?organisation de ce mariage, la maman et les tantes de Soraya ont tout fait pour que la cérémonie soit célébrée comme le veut la tradition annabie, dans le moindre détail.
La «mechta» que l?on a fait venir tout spécialement de Tunis a le savoir-faire nécessaire en pareilles circonstances. C?est elle qui s?occupe personnellement et exclusivement de l?aspect esthétique et vestimentaire de la mariée et elle a suffisamment d?autorité pour imposer son art.
La «mechta» a d?ailleurs tenu à ramener avec elle toutes les parures et articles de beauté qui ne seraient pas disponibles à Annaba, même si elle sait parfaitement qu?ici comme à Tunis, les familles véhiculent les mêmes traditions, effet persistant d?un rayonnement culturel commun, hafsi pour certains, résolument ottoman pour d?autres. Rien n?a été oublié, du diadème en argent finement ciselé dont on a orné le front de la belle. Cet atout est rehaussé par les «chaouchnet» en or et en perles fines que l?on laisse pendre de chaque côté du visage, sous la «tasriha» en étoffe rayée de fils d?argent.
Une paire de chaînes précieuses qu?on a placées autour du cou et qui couvrent tout le haut de la poitrine vient encadrer le beau visage de la mariée. Celle-ci s?était consacrée à la tradition en se soumettant dès le début à la cérémonie d?apprêt à laquelle se soumettent les reines du jour. La «mechta», assistée de parentes proches, lui a enfilé une somptueuse robe de velours brodé avant de la soumettre à la séance de «harqous». L?esthéticienne a, en quelques gestes rapides et précis, soigneusement dessiné sur le visage et les avant-bras de Soraya de fines arabesques au moyen d?une mixture aromatisée subtilement, ce qui a mis en évidence la beauté naturelle des yeux de l?élue et en valeur les formes de son visage et de son cou.
Vient alors le moment que tout le monde attend, celui qui a été choisi pour présenter à l?assistance le trousseau de la mariée et le présent en or qui lui a été offert par son époux. Soraya, d?ordinaire si simple dans sa manière de s?habiller, comme la plupart des jeunes femmes de son âge qui se satisfont en général de sobres tailleurs en certaines occasions, se prête presque passivement à un étalage de robes plus épaisses et coûteuses les unes que les autres et aux regards des convives en admiration. Elle devra ensuite consentir à ce qu?on la pare du bijou qui lui a été acheté par son époux et se plier au rituel du henné avec la suprême exigence de la tradition qui veut qu?elle garde dans la paume de chaque main un louis d?or sous des gants également brodés.
Une fois toutes ces formalités accomplies, ce qui n?est pas sans satisfaire les parents, la mère surtout de Soraya qui, en citadine scrupuleuse, tient à ce que tout soit fait selon les normes édictées par la coutume, la fête débutera enfin. La troupe des «fqirette», incontournable même si la plupart d?entre elles ne savent pas ou ne peuvent plus chanter, donne le ton au rythme des bendirs et du tar. Libérées enfin de tout protocole, les invitées se lèvent alors une à une et se mettent à danser, timidement pour certaines, frénétiquement pour d?autres. C?est aussi l?occasion, pour la plupart des femmes présentes, qu?elles soient jeunes ou moins jeunes, de montrer qu?elles peuvent être des reines de toujours. A Annaba, on donne une importance qui peut paraître démesurée aux bijoux ; c?est la raison pour laquelle toutes les femmes se font un devoir de montrer les leurs et les mariages sont le moment propice à cet étalage de signes de richesse.
L?étrangère à la ville ne manquera pas de remarquer la taille des ceintures en louis d?or que les Bônoises arborent à leur taille et surtout la taille des fermoirs. De même qu?elle sera étonnée de constater que certaines femmes peuvent porter jusqu?à trois voire quatre bracelets (en or évidemment) à chaque avant-bras, en plus des parures. Mais c?est la fête, et les occasions de retrouvailles dans une ambiance joviale sont si peu nombreuses?
La soirée se prolonge donc ainsi jusqu?à ce qu?on serve à manger aux convives et aux parents de la mariée avant de préparer les lieux à un rituel devenu depuis une quinzaine d?années seulement, celui de la passation des anneaux entre les époux et de l?honneur qu?on fait à la pièce montée que l?on fera goûter aux invités. Après, bien après, ce sera au tour des hommes de fêter l?événement sous les airs du malouf annabi, évidemment.


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