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Une ville, une histoire
Mariage à Annaba : un rituel haut en couleur
Publié dans Info Soir le 17 - 08 - 2003

Cérémonial Avec l?aide de la machta, la mariée se lève et fait lentement un tour sur elle-même.
Enfin, la mariée entre dans la salle des fêtes, conduite avec circonspection et solennité par «la machta» habituellement une vieille dame qui a pour tâche de la maquiller et de l?habiller et de la parer avec une haute couronne entièrement plaquée de louis d?or, à laquelle sont accrochés, de part et d?autre, et tombant sur la poitrine, de lourds cordons sertis de perles blanches «êchaouchna oua dlêl». Sous les regards curieux de l?assistance et au milieu des youyous, «l?aaroussa» avance la tête haute, protégée dans le dos par les bras ouverts de la «machta», comme si elle craignait de la voir s?effondrer à tout moment.
Elle porte une gandoura en velours lourdement brodée d?or avec un kaftan court assorti. L?effet est saisissant de beauté et de majesté.
Tous les yeux sont fixés sur elle et pour un moment, elle est la reine et elle gardera toute sa vie la magie de ce moment exceptionnel. Avec beaucoup de précautions, aidée de son «chaperon», elle s?installe sur un fauteuil renforcé par un gros coussin, pour lui permettre de dominer l?assistance, au prix d?un équilibre souvent incertain.
On s?affaire autour d?elle. Sa mère ou une dame âgée de sa famille dilue le henné dans un petit plat avec de l?eau de rose. Elle lui en applique une petite rondelle dans la paume de la main, qu?elle recouvre d?un louis d?or, cadeau de sa mère ou de ses tantes. Puis on lui enfile deux larges gants de soie blanche. Les youyous fusent.
Pendant la cérémonie du henné, les fkirett, ou le groupe chargé de l?animation musicale, chantent une douce mélopée où elles invoquent Lala Aïcha, la fille du Prophète (QSSSL), demandant à Dieu de bénir cette union. Puis, c?est le silence. Une parente du marié brandit bien haut le principal article qui compose la dot, en général une paire de bracelets en or en déclarant : «Hanet âla makiess.» Les femmes jugent, pèsent et critiquent doucement.
Puis, un à un, les cadeaux du marié sont montrés depuis les sept gandouras de velours ou de soie richement travaillées, jusqu?à la corbeille contenant les chaussures et les parfums.
Sur un foulard posé près de la mariée ou sur ses genoux, pleuvent les billets de banque offerts par la famille de la mariée et ses invités.
Une jeune fille, armée d?un stylo et d?un carnet, note, les donations au fur et à mesure qu?elles sont annoncées, par une des «fkirett».
Plus tard, il faudra rembourser chacune d?elles, le moment venu, lors d?un mariage ou d?une circoncision, en ajoutant 100 ou 200 DA à la somme offerte. Puis la somme amassée est mise à l?abri. L?atmosphère se détend. Les fkirett entament alors la rituelle chanson «Allah ya Rabi !». Toutes les femmes de la famille du marié entrent dans la danse. La mariée qui, mine de rien, ne perd pas un détail lors de la présentation des cadeaux, baisse à nouveau le regard, pudiquement.
Les bras sont chargés de lourds bracelets en or ou en plaqué habilement imités. Toutes, hormis les vieilles dames et les jeunes filles, portent des gandouras de velours brodé, qu?elles changeront tout à l?heure contre des tenues de soie à l?encolure richement décorée. A un certain moment, avec l?aide de la «machta», la mariée se lève et fait lentement un tour complet sur elle-même, pour permettre à toutes de l?admirer, puis elle se retire.
Le café est alors servi dans de petites tasses que l?on tient avec précaution pour ne pas se tacher. Puis, chacune reçoit une petite boîte de carton décoré qu?on apporte sur de grands plateaux, contenant chacune un échantillon des gâteaux du mariage : baklaoua, makrout, sablés de toutes sortes.
Ensuite, le dîner est servi sur des tables recouvertes de larges feuilles de papier blanc qu?on change après chaque couvert : le traditionnel «jari bel frik», suivi d?un plat sucré et de couscous. Puis, la musique et les danses reprennent et le nouveau couple apparaît et s?installe (précédé du cameraman qui a tout filmé depuis le début de la fête) sur les deux fauteuils qui ont été placés à son intention, près de l?orchestre.
La mariée porte maintenant une robe princesse avec une jupe à crinoline, qui s?étale jusque sur les genoux du jeune homme, visiblement très ému et intimidé par les centaines de regards féminins qui le dévisagent.
Quelques amis sont là pour l?encourager et se tiennent debout derrière lui, mais on sent qu?eux aussi n?en mènent pas large, à leur attitude gauche et à leurs sourires contraints.
Quand la salle est suffisamment «surchauffée», les mariés, après avoir découpé la pièce-montée, esquissent quelques pas de danse en se tenant par la main, au milieu des youyous.
On sent que tout ce cérémonial a été «ajouté» au fil des années par des personnes qui veulent donner un côté plus «moderne» au rituel du mariage ? et cette «seconde édition» n?est pas suivie pas tous ou pas de la même manière. Certains hommes refusent catégoriquement d?apparaître devant les femmes, mais ils sont de moins en moins nombreux. Puis les époux partent en voyage de noces et la jeune femme porte maintenant la robe blanche.


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