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Histoires vraies : La boule de neige 1re partie
Publié dans Info Soir le 04 - 12 - 2014

Au moment où débute notre histoire, à la mi- 1981, Camille Moreau, trente-cinq ans, est employé par une entreprise de construction de pavillons en série, dans une grande ville du centre de la France.
Camille Moreau est commercial : c'est lui qui traite avec les acheteurs. Comme il présente bien et qu'il est sympathique, il conclut souvent les ventes. II est d'ailleurs fort consciencieux. II sait conseiller les clients en fonction de leurs revenus, leur faire choisir un plan de financement judicieux. Lui-même s'y connaît en placements financiers. Tout naturellement, il joue à la Bourse avec ses économies, mais dans des proportions modestes.
C'est alors que sa femme le quitte. Une de ses amies lui conseille, pour éviter la dépression, de s'occuper de bonnes œuvres. Au Secours catholique, il fait la connaissance de René Degros, que tout le monde appelle dans son entourage «Monsieur René». C'est pour le moins un personnage étrange ! Il a soixante-quatorze ans, mais garde bon pied bon œil. Il se dépense sans relâche pour l'association caritative, ce qui ne l'empêche pas de mener grand train, d'être amateur de bonne chère et de bons vins. On chuchote qu'il y a un secret à son aisance matérielle : c'est un génie de la Bourse ; nul mieux que lui ne sait réaliser des placements miracles...
Comme Camille Moreau est lui aussi intéressé par la Bourse, ils en discutent plusieurs fois ensemble et, quand ils se connaissent suffisamment, Camille s'enhardit à lui demander son secret.
Monsieur René a un sourire rassurant.
— Il n'y a pas de secret, c'est tout simple...
Et c'est vrai qu'en le voyant, on a l'impression d'être en présence de n'importe qui sauf d'un aventurier. René Degros fait plus que son âge. Avec son crâne dégarni aux rares cheveux blancs et ses grosses lunettes, il a tout du grand-père tranquille, voire de l'arrière-grand-père tranquille... II précise:
— Je joue sur les marchés asiatiques et j'investis dans des paradis fiscaux, avec des outils très spéculatifs. Il suffit seulement de s'y connaître pour éviter les risques.
— Et vous obtenez quel rendement ?
— Dix pour cent par mois.
— Pardon ?
— Cent vingt pour cent par an, si vous préférez. Confiez-moi une somme, vous verrez bien...
Prudent, Camille Moreau remet dix mille francs à l'étonnant Monsieur René. Ce dernier lui reverse sans sourciller mille francs un mois plus tard et, par la suite, mille francs régulièrement chaque mois. Camille Moreau se met alors à lui confier des sommes plus impotantes et en parle autour de lui ; bientôt, il lui apporte l'argent de son entourage...
Il vient de mettre le doigt dans l'engrenage. La suite est un mécanisme implacable bien connu des spécialistes de l'arnaque, qu'on appelle la boule de neige. Un bien joli nom pour un très vilain procédé.
Deux ans ont passé... Camille Moreau a abandonné la vente des pavillons et exerce officiellement la profession de conseil en placements. En fait, il ne s'agit que d'une couverture. II est devenu l'associé de René Degros. C'est lui qui tient la comptabilité des comptes de leurs clients. C'est lui également qui lui sert de rabatteur. Après avoir fait profiter ses amis et connaissances des placements miracles, il recrute à présent un peu partout. II ne perçoit qu'une petite commission sur les placements, mais comme le bouche à oreille fonctionne avec une particulière efficacité, ce sont de très grosses sommes qui transitent par lui et il vit dans une aisance qu'il n'avait jamais connue jusqu'alors. Camille Moreau sait bien qu'il pratique là une activité illégale, car c'est un travail de banquier et il faut être habilité pour cela. Mais il se rassure en se disant qu'il ne fait rien de mal. A la limite, il ne fait que rendre service.
A suivre
Pierre Bellemare
Au coin de la cheminée
Hans le Balourd1re partie
Il y avait dans la campagne un vieux manoir et, dans ce manoir, un vieux seigneur qui avait deux fils si pleins d'esprit qu'avec la moitié ils en auraient déjà eu assez. Ils voulaient demander la main de la fille du roi, mais ils n'osaient pas car elle avait fait savoir qu'elle épouserait celui qui saurait le mieux plaider sa cause. Les deux garçons se préparèrent pendant huit jours - ils n'avaient pas plus de temps devant eux , mais c'était suffisant car ils avaient des connaissances préalables fort utiles. L'un savait par cœur tout le lexique latin et trois années complètes du journal du pays, et cela en commençant par le commencement ou en commençant par la fin ; l'autre avait étudié les statuts de toutes les corporations et appris tout ce que devait connaître un maître juré, il pensait pouvoir discuter de l'Etat et, de plus, il s'entendait à broder les harnais car il était fin et adroit de ses mains.
— J'aurai la fille du roi, disaient-ils tous les deux.
Leur père donna à chacun d'eux un beau cheval, noir comme le charbon pour celui à la mémoire impeccable, blanc comme neige pour le maître en sciences corporatives et broderie, puis ils se graissèrent les commissures des lèvres avec de l'huile de foie de morue pour rendre leur parole plus fluide. Tous les domestiques étaient dans la cour pour les voir monter à cheval quand soudain arriva le troisième frère - ils étaient trois, mais le troisième ne comptait absolument pas, il n'était pas instruit comme les autres, on l'appelait Hans le Balourd.
— Où allez-vous ainsi en grande tenue ? demanda-t-il.
— A la cour, gagner la main de la princesse par notre conversation. Tu n'as pas entendu ce que le tambour proclame dans tout le pays ?
Et ils le mirent au courant.
— Parbleu ! il faut que j'en sois ! fit Hans le Balourd. Ses frères se moquèrent de lui et partirent.
— Père, donne-moi aussi un cheval, cria Hans le Balourd, j'ai une terrible envie de me marier. Si la princesse me prend, c'est bien, et si elle ne me prend pas, je la prendrai quand même.
— Bêtises, fit le père, je ne te donnerai pas de cheval, tu ne sais rien dire, tes frères, eux, sont des gens d'importance.
— Si tu ne veux pas me donner de cheval, répliqua Hans le Balourd, je monterai mon bouc, il est à moi et il peut bien me porter.
Et il se mit à califourchon sur le bouc, l'éperonna de ses talons et prit la route à toute allure. Ah ! comme il filait !
— J'arrive, criait-il.
Et il chantait d'une voix claironnante.
A suivre


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