La violence dans les stades colle comme une sale glu au football algérien, avec ces scènes indescriptibles et désolantes qui se sont déroulées, hier soir, au stade de l'UMA de Béjaïa, lors du match MOB - USMA. Des dizaines de blessés, des supporters arrêtés par les services de l'ordre et des dégâts matériels ont été enregistrés. Cela démontre que la violence a encore de beaux jours devant elle, malgré le décès tragique d'Ebossé, et les campagnes lancées, ici et là. Que retenir de cette 13e journée du championnat de Ligue 1, si ce n'est cette violence qui colle comme une sale glue au football algérien avec ces scènes indescriptibles et désolantes qui se sont emparées du stade de l'Unité Maghrébine de Béjaïa à l'issue de la rencontre qui a opposé le Mouloudia local à l'USM Alger. Pourtant rien ne présageait une telle tournure des événements vu que sur le terrain, les choses se sont déroulées le plus normalement du monde, malgré la défaite des Crabes sur une tête de Meftah (34'), suite à un corner bien tiré du côté gauche. Les hommes d'Abdelkader Amrani ont longtemps poussé, mais sans pouvoir trouver la faille dans une défense algéroise bien organisée. Au coup de sifflet final, la situation s'embrase lorsque les supporters des deux camps se retrouvèrent sur la pelouse pour s'affronter dans une grande pagaille, au moment où les vingt-deux acteurs venaient de rejoindre les vestiaires. Les affrontements ont commencé a la fin du match lorsque les supporters du MOB, mécontents, ont assiégé le stade et ont lapidé de l'extérieur la galerie usmiste, selon la police, qui, pour éviter tous dérapage, a dû intervenir et disperser les assaillants en usant de gaz lacrymogène. Le service d'ordre aura un mal fou pour reprendre la situation en main et mettre fin à ces débordements violents d'un autre âge, ni empêcher le saccage d'une caméra de l'ENTV qui se trouvait sur le bord du terrain. Bilan de ces incidents regrettables : des dizaines de blessés, des supporters arrêtés par les services de l'ordre et des dégâts qui démontrent que la violence a encore des jours devant elle.Un peu plus tard dans la soirée d'hier, les heurts continuaient en prenant une autre tournure. Dans le parking du stade, une voiture stationnée a été incendiée, au moment où les supporters et les joueurs de l'USMA se trouvaient toujours à l'intérieur du stade. Et c'est le plus inquiétant car depuis le début de l'actuelle saison, et malgré le décès tragique de l'international camerounais Albert Ebossé, le fléau n'a pas cessé, comme l'atteste le nombre des huis clos décrété par la ligue de football professionnel depuis le début de la saison. La commission de discipline de la LFP a prononcé à la date du 29 novembre 2014, 13 matches à huis clos pour la Ligue 1 et 4 pour la Ligue 2, tout en estimant que ce nombre, est «démesuré» pour une compétition professionnelle. Le conseil d'administration de la LFP, réuni à la fin de la semaine dernière, a déploré le mauvais comportement des clubs, notamment de leurs galeries qui entraînent, selon les règlements en vigueur, des sanctions pénalisantes. «En dépit des événements dramatiques qui se sont produits au début de la saison, nos stades continuent de présenter des images pas du tout conformes à l'esprit sportif et au fair-play et ce malgré le durcissement des sanctions», souligne la LFP dans un communiqué, tout en appelant, de nouveau, tous les acteurs, notamment le public «à plus de retenue et de sagesse». A bon entendeur... A Salah-Bey La réaction Dziri : «On n'a pas retenu les leçons» L'entraîneur adjoint de l'USMA, Bilel Dziri, a déploré ce qui s'est produit hier à la fin de la rencontre de son équipe face au MOB. Il indique que les leçons n'ont pas été retenues après la mort tragique de l'attaquant de la JSK, Albert Ebossé. «Je suis vraiment déçu par ce qui s'est passé à la fin du match. Je déplore de nouveau ces incidents. Je crains que ces violences ne s'arrêtent jamais. A chaque match, on constate qu'il y a des dépassements dans tous les stades d'Algérie. C'est vraiment regrettable. Finalement, on n'a pas retenu les leçons de la mort d'Ebossé. On s'est dit que la violence va diminuer, mais lorsqu'on voit ce genre de dépassement, on constate que la réalité est toute autre. J'espère qu'on arrivera, un jour, à jouer un match en toute sécurité», a-t-il regretté. M. K. La colère Cavalli et le huis clos S'il y a vraiment un entraîneur qui n'aime pas le huis clos dans notre championnat, c'est bien Jean-Michel Cavalli, le driver du MCO. Depuis qu'il a débarqué dans la capitale de l'ouest en donnant des couleurs aux Hamraoua, Cavalli n'a cessé de dénoncer cette décision prise par la ligue de football professionnel, celle de faire jouer les matchs sans publics. Le dernier en date, c'est ce derby Oranais entre l'ASMO et le MCO qui aurait pu être une véritable fête, mais le jet d'un fumigène lors du match ASMO – CRB dans les ultimes minutes a provoqué la sanction de la LFP. Sur ce fait précis, Cavalli ne mâche pas ses mots : «Il est regrettable que la ligue se fasse berner par une telle attitude. Les dirigeants de l'ASMO ont fait exprès de lancer ce fumigène afin de se faire sanctionner et faire jouer le derby sans public, car ils savent qu'ils auront un adversaire de plus, le douzième homme. La ligue a manqué de lucidité sur ce coup car elle aurait pu sanctionner l'ASMO pour le match d'après et laisser le derby se jouer avec le public. Ça sera également une façon de débusquer les tricheurs et d'avertir les autres clubs qui veulent en faire autant.» Ainsi, pour Cavalli, le huis clos infligé à l'ASMO a été prémédité et la LFP aurait pu s'en rendre compte. Par ailleurs, Cavalli propose même des solutions pour ne plus laisser les matchs se dérouler sans public : «Je reste persuadé qu'il y a toujours des solutions. Par exemple, pourquoi ne pas ouvrir les tribunes aux supporters de plus de cinquante ans, eux au moins ils ont la maturité de ne pas commettre des dépassements. D'ailleurs, je préfère qu'un match se déroule devant 3 000 supporters, que sans.» Comme quoi, avec Cavalli on a toujours de l'avance, mais qu'en pensera la Ligue de Kerbadj. Là, est une autre question...
