Résumé de la 2e partie ■ A l'occasion de cette démonstration, le pilote Michel Asseline a prévu une manœuvre à couper le souffle. Un survol à basse altitude dans des conditions à la limite de décrochage de l'appareil. L'avion commence à se préparer au décollage. Après plusieurs manœuvres, le pilote annonce «check-list après décollage terminée». Le vol jusqu'à l'aéroclub Habsheim où se déroule la manifestation ne durera que cinq minutes. Le meeting aérien est le temps fort de l'été 88 dans cette petite localité alsacienne. Le meeting était un événement qui drainait plus de 5000 personnes. Il y avait un intérêt de la population important. L'aérodrome est si petit qu'il ne figure pas sur la base de données de navigation de l'avion. Les pilotes doivent donc le repérer de visu. «Tu es à huit nautiques. Là, tu ne devrais pas tarder à le voir», annonce le copilote et d'ajouter : «voilà l'autoroute». «On va laisser l'autoroute à gauche ok ?», dit-t-il avant de se reprendre : «non à droite de l'autoroute, il est légèrement à droite de l'autoroute». «Voilà le terrain». Après plusieurs hésitations, l'équipage ne repère l'aérodrome que tardivement. Il va donc descendre rapidement à l'altitude prévue pour le survol. La foule s'est massée près de la piste. «Air Charter 296 bonjour», lance la tour de contrôle. «296 Q bonjour. On arrive en vu du terrain du club pour un passage», réplique le pilote qui ajoute : «visuel autorisé. Le ciel est clair». «Train sorti». «Bien on fait le passage basse altitude et basse vitesse. C'est bien ça le terrain tu confirmes ?», demande le pilote. Le vol 296 tourne légèrement pour s'aligner dans l'axe de la piste. L'équipage doit désormais réduire son altitude et sa vitesse pour le survol. «Mesdames et messieurs, votre attention s'il vous plait : l'Airbus A320 arrive», annonce la voie du pilote sur son microphone. L'A320 arrive à l'altitude prévue. Pour le pilote Michel Asseline c'est le moment le plus délicat de la manœuvre. Il doit conserver sa stabilité à l'avion en lui faisant lever le nez, mais pas trop. «J'ai regardé le sol et j'ai dit voilà : il n'est pas haut. Parce qu'on voyait les stries dans l'herbe à travers le hublot», raconte le copilote. «Bon je vais bien là. Débraye l'auto-manette», lui lance le pilote. Michel Asseline fait débrancher un des systèmes de sécurité de l'A320 pour empêcher l'ordinateur de faire accélérer l'avion. C'est à ce moment-là qu'il repère un danger qui menace tous ceux qui sont à bord. A suivre