Bras de fer ■ «Tout arrêt de travail est considéré comme une grève selon les textes en vigueur et par conséquent, le préavis de grève doit être négocié». C'est en substance la réponse du ministère de l'Education nationale, parvenue à notre rédaction ce matin, à la décision de la Coordination des syndicats de l'éducation nationale (CSE) de recourir à «un mouvement de protestation les 10 et 11 février du mois en cours». C'est à la fois un appel à la négociation et un avertissement envoyé à travers ce communiqué par le département de Nouria Benghebrit. Une suite qui se veut cohérente après sa récente intervention dans un entretien accordé à l'APS dans lequel elle déplorait la tendance au recours automatique à la grève malgré l'existence d'une «disponibilité» et d'une «volonté» réelles de la tutelle de résoudre les difficultés. «Je suis désolée que malgré la disponibilité et la volonté réelles de résolution des difficultés très nombreuses, notamment en matière de gestion des ressources humaines, les syndicats n'aient comme réponse que la grève», avait alors lancé Mme Benghebrit. «Nos enfants ne peuvent être privés d'enseignement pour quelque raison que ce soit», avait-elle indiqué, en rejetant les accusations de la CSE selon lesquelles elle privilégie certains syndicats au détriment des autres. Il semblerait donc que le bras de fer ait été enclenché. Le mi-nistère de l'Education nationale rappelle ainsi l'article 20 de la loi 90/02 modifiée et complétée. L'article en question stipule que l'Etat «est tenu de protéger le fonctionnaire contre les menaces, outrages, injures, diffamation ou attaques de quelque nature que ce soit, dont il peut être l'objet, dans ou à l'occasion de l'exercice de ses fonctions et de réparer le préjudice qui en résulterait». Rappelons que la CSE, réunie dimanche dernier à Alger, a réitéré son appel à une révision des statuts des différents corps de l'éducation nationale dans un souci d' «équité et de justice» en matière de classement, de promotion et de réintégration. Elle avait ainsi appelée le ministère de l'Education à revoir les statuts des corps de l'éducation nationale (décret exécutif 240/12 amendant et complétant le décret exécutif 315/08) pour veiller à l'équité entre les corps et paliers dans le classement, la promotion, l'intégration et les grades nouvellement créés, a indiqué le secrétaire général du Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE), Boualem Amoura, dans une déclaration à l'APS à l'issue de la réunion (la 2e après celle de jeudi). La CSE appelle, également, à la promotion systématique des personnels et travailleurs du secteur de l'éducation durant leur carrière professionnelle, la récupération des instituts de technologie pour leur exploitation dans la formation spécialisée et l'élargissement du réseau national des écoles supérieures des enseignants. Lyes Sadoun Les sept syndicats de la CSE ♦ La CSE regroupe sept syndicat, en l'occurrence le Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), le Conseil national élargi des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapeste), l'Union nationale des personnels de l'Education et de la formation (UNPEF), le syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE), le Syndicat national des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), le Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap) ainsi que le Syndicat du conseil des lycées d'Alger (CLA-non agréé).