Il faut dire qu'en termes de combines mafieuses, les importateurs véreux ont plus d'une corde à leur arc pour transférer des devises à l'étranger et enrichir leurs comptes bancaires ouverts dans les paradis fiscaux. Dernièrement, des dizaines de conteneurs remplis de cailloux et de déchets ont été ramenés par des importateurs algériens d'Asie et d'Europe avec de fausses déclarations d'importation. Ces opérations allaient permettre à ces importateurs de transférer leurs devises le plus normalement du monde à l'étranger. La fraude consistait à faire parvenir d'Asie et d'Europe 72 conteneurs remplis de gravats et de déchets divers dans l'espoir de transférer des devises après de fausses déclarations d'importation, avait alors indiqué le directeur régional des Douanes du port d'Alger, Aïssa Boudergui, dont les propos ont été relayés par plusieurs médias. D'après ce même responsable, au moins 15 opérateurs sont impliqués dans cette opération frauduleuse. Une opération qui a été, heureusement, bloquée, puisque le transfert de 6 millions de dollars a été empêché par les banques à la dernière minute. 6 millions de dollars qui ont failli quitter le pays en échange de quelques conteneurs de cailloux, gravats et déchets ! Hommes de paille, sable, parpaing... Les "pseudos-importateurs" n'hésitent pas à utiliser des registres de commerce prête-nom pour importer des marchandises à des prix très élevés mais, en réalité, sans valeur réelle et qu'ils abandonnent ensuite dans les enceintes portuaires. "Dans un grand nombre de conteneurs abandonnés, ouverts par nos services, nous découvrons du sable, du parpaing et des machines usagées destinées à la casse, et pour lesquelles des sommes importantes de devises ont été transférées vers l'étranger au titre du payement de ces importations", affirme-t-il encore. En conséquence, en raison de l'ampleur des marchandises abandonnées, une instruction a été adressée à tous les services des douanes à travers le pays afin de procéder à l'ouverture systématique des conteneurs dont l'entreposage au niveau des ports et des ports secs a dépassé le délai légal de deux mois et 21 jours. Pour M. Regue, les fuites de capitaux commises à travers des opérations de commerce extérieur sont "une dilapidation à outrance des réserves de change du pays". L. S.