Réussite n Financier d'envergure mondiale, Alfred Loewenstein trouva la mort en plein ciel en 1928. Les circonstances de sa disparition ne purent jamais être expliquées. Le héros de ce drame, Alfred Loewenstein né en 1877, était le fils d'un juif allemand émigré en Belgique en 1870 et naturalisé Belge treize ans plus tard. Agé de vingt ans, diplômé de l'université de Bruxelles et marié à la fille d'un avocat célèbre, Alfred devint agent de change et se lança dans les affaires. Terriblement doué, il accumula les succès et créa un véritable empire industriel et financier qui fit de lui l'un des plus riches hommes du monde. Propriétaire d'une écurie de chevaux de course, ami personnel du prince de Galles, Loewenstein devint également l'un des premiers hommes d'affaires à utiliser un avion dans le cadre de ses déplacements, et ce à une époque où le trajet aérien Londres-Bruxelles coûtait une année de salaire d'un travailleur moyen. Loewenstein fonda une société de placement en bourse, reprit la Société d'électricité du Centre, investit dans les Soieries de Tubize... En 1905, il s'associa à l'Américain Pearson et investit dans divers pays comme le Brésil, le Mexique, le Canada et l'Espagne. En 1922 et 1923, il créa des holdings réunissant les actions de plusieurs sociétés de son groupe. En 1925, la Belgique se dota d'un gouvernement de gauche et ce dernier fut confronté à de grandes difficultés financières : le franc belge plongea par rapport aux monnaies étrangères (107 francs contre une livre sterling en 1926 alors qu'il ne fallait que 25 francs en 1914) et nombre de capitaux disparurent à l'étranger. Les banquiers, opposés par principe à un gouvernement de gauche, ne firent rien pour l'aider. Toutefois, Loewenstein proposa à la Belgique un prêt de 50 millions de dollars moyennant des options sur le portefeuille industriel du pays. Une telle option était inacceptable et l'aide de Loewenstein fut refusée. Finalement, le gouvernement tomba et fut remplacé, en 1926, par un gouvernement de droite qui rétablit la situation au moyen de mesures drastiques : levée d'un milliard d'impôts nouveaux, dénationalisation des chemins de fer, dévaluation du franc au septième de sa valeur de 1914...Bientôt, l'économie repartit à la hausse : entre 1923 et 1928, la production industrielle belge augmenta de 38,5%. Dans ce contexte, Loewenstein poursuivit son ascension : il acquit à Bruxelles un hôtel particulier (qui deviendra plus tard le Conseil d'Etat), à Biarritz une villa cossue, et en Angleterre un château blotti au sein d'une propriété de 400 hectares. A suivre