Résumé de la 1re partie n Loewenstein proposa à la Belgique un prêt de 50 millions de dollars moyennant des options sur le portefeuille industriel du pays. Sujet à des accès de mysticisme, Loewenstein afficha de plus en plus ouvertement son goût pour le luxe, faisant des séjours à l'étranger, achetant plusieurs voitures, dont une Rolls Royce, puis acquérant plusieurs avions. En 1928, le monde économique ignora les signes avant-coureurs du Krach d'octobre 1929... A l'automne de 1928, des actions perdirent 15% de leur valeur à la bourse de Bruxelles. Loewenstein lui-même connut des difficultés avec son holding Hydro-Electric Securities et échoua à prendre le contrôle de la Banque de Bruxelles. Des banques anglaises et suisses lui réclamèrent le remboursement de lourds emprunts...Ce fut dans ce contexte perturbé que Loewenstein disparut. Vers 18 heures, le 4 juillet 1928, il prit place avec plusieurs collaborateurs à bord d'un trimoteur monoplan Fokker conçu pour huit passagers. Ce type d'appareil sera adopté l'année suivante par la compagnie nationale aérienne belge Sabena pour ses vols réguliers. Au départ de Londres et à destination de Bruxelles via Dunkerque prirent place avec Loewenstein, un pilote anglais nommé Drew, un mécanicien, un valet de chambre nommé Baxter, deux dactylographes et son secrétaire particulier. Alors que l'avion survolait la mer du Nord, Lowenstein quitta son siège et gagna la partie arrière de l'avion qui était séparée de la cabine principale par une cloison et où se trouvaient les lavabos. Au bout d'un moment, ne voyant pas son maître revenir, le valet gagna l'arrière de l'appareil afin de vérifier son état de santé. A sa gauche s'ouvrait la porte des lavabos et à sa droite la porte d'accès à l'appareil. Aux lavabos, il n'y avait personne et tous durent se rendre à l'évidence : Loewenstein ne se trouvait plus à bord ! Prévenu, le pilote posa l'avion en catastrophe sur la plage de Dunkerque et les autorités furent prévenues. Des recherches en mer furent lancées et les pêcheurs locaux furent prévenus du drame. L'annonce de la disparition du financier fit frémir les bourses. Dans divers pays d'Europe mais aussi aux Etats-Unis, la presse relata largement l'événement. Dans l'ensemble, peu crurent à la thèse de l'accident. Une cérémonie religieuse se déroula à Bruxelles le 11 juillet 1928. De nombreux notables et des personnalités politiques y participèrent. On retrouva le corps de Loewenstein en mer, à environ 25 kilomètres au large du Cap Gris-Nez, le 19 juillet. Le corps, couvert d'ecchymoses et fortement abîmé par son séjour dans l'eau, fut identifié grâce à un bracelet. Le lieu de découverte du corps, situé à plus de 20 kilomètres du point de chute estimé, fut jugé anormal après étude des courants. Une autopsie ordonnée par la Justice permit d'écarter la piste de l'empoisonnement. Loewenstein fut inhumé au cimetière d'Evere le 22 juillet 1928 dans la plus grande discrétion. La mort de Loewenstein ne put jamais être expliquée. On parla tout d'abord d'un accident. Décrit comme parfois distrait, Loewenstein aurait par mégarde ouvert la porte droite au lieu de la porte gauche et aurait chuté de l'avion d'une hauteur de 1 300 mètres. Toutefois, l'avion volait à une vitesse de 150 km/h et la pression exercée par l'air sur la porte de l'appareil rendait difficile l'ouverture de celle-ci. Des enquêteurs firent le test en vol et, en dépit d'efforts exceptionnels, ne parvinrent pas à ouvrir cette porte. Par ailleurs, l'ouverture de la porte en vol aurait provoqué une onde de choc dans l'appareil dont le pilote se serait immédiatement rendu compte. A suivre