Un concert alliant flamenco, jazz, châabi et influences orientales a été animé dans la nuit de vendredi à samedi à Alger par le duo Mohamed Rouane et Selma Kouiret qui ont proposé au public une fusion traversant plusieurs univers musicaux méditerranéens. Organisé au théâtre de verdure Lâadi-Flici par l'Office national pour la culture et l'information (Onci) en partenariat avec l'établissement Arts et culture de la wilaya d'Alger, ce spectacle a réuni les deux anciens membres du trio flamenco Méditerranéo. Devant un public très peu nombreux, une centaine de spectateurs, le duo a replongé dans ces anciens succès flamenco revisités par Mohamed Rouane qui est passé depuis plusieurs années de la guitare à la mandole. Accompagné de percussions, ney, piano et guitare basse, le musicien a également transité par la musique turque et grecque accompagnant la puissante voix de Selma Kouiret oscillant entre des tonalités soul et andalouse. Avec des touches de musique orientale et de châabi le travail entrepris par Mohamed Rouane évoque une tendance chez les artistes européens d'expérimenter la rencontre entre les deux rives de la Méditerranée. En seconde partie de soirée la diva de la chanson raï, Zahouania, a fait son entrée sur la scène du théâtre de verdure assurant, avec beaucoup de classe, un spectacle complet articulé essentiellement autour de sa voix de véritable «Cheikha». Reprenant ses plus grands succès des années 1990, la chanteuse a plongé les spectateurs dans une ambiance de raï authentique, chanté sans artifice accompagnée de musiciens qui ont aidé à actualiser ce répertoire et à structurer les improvisations de l'artiste. Malgré une ambiance très festive soutenue par le rythme du guellal et la puissante voix de Zahouania, l'absence d'un public nombreux a cependant plombé la prestation des artistes. Cette soirée s'inscrit dans une série de concerts reproduisant à Alger la programmation du 13e Festival arabe de Djemila (20-27 juillet) et qui accueillera samedi soir le chanteur palestinien Mohamed Assaf.