Débat - Une rencontre internationale sur la valorisation du patrimoine culturel à travers les médias et le traitement médiatique des questions liées au patrimoine a eu lieu, hier mardi, à la Bibliothèque national. Intitulée «Patrimoine à la une !», cette rencontre, organisée par le ministère de la Culture et le Programme d'appui au patrimoine culturel algérien de l'Union européenne, devra faire le point des expériences de journalistes algériens et étrangers ayant travaillé sur le patrimoine culturel. La communication sur le patrimoine et la formation de journalistes spécialisés était au cœur des débats entre responsables du ministère de la Culture et professionnels de la presse, lors de cette rencontre internationale. Les intervenants ont abordé le volet de la formation des journalistes spécialisés dans le domaine du patrimoine, à l'image du journaliste Ameziane Ferhani qui a proposé des «cycles de formation» dispensés par les chercheurs et conservateurs de musée, alors que le journaliste français Arnaud Contreras a préconisé une formation à même d'aider à trouver des «angles plus actuels» pour le traitement des sujets en rapport avec le patrimoine, tout en associant ceux-ci, insiste-t-il, à «la manière avec laquelle les populations appréhendent leur patrimoine et se l'approprient». Considérant le patrimoine comme «référence fondamentale» dans tout acte de création artistique et culturelle, Ameziane Ferhani a également préconisé une multiplication de la production médiatique, tous formats et supports confondus, pour tenter de couvrir l'immense richesse culturelle algérienne et la préserver. Présent dans le public, le sociologue et chercheur Ahmed Benaoum a appelé à une formation plus ciblée des journalistes, à même de rompre avec «les approches héritées de la recherche coloniale», qui ne reflète pas la réalité du patrimoine algérien et le «dénature» par un vocabulaire très souvent inapproprié, estime-t-il. De son côté, la conseillère en communication au ministère de la Culture, Djahida Mihoubi, a estimé nécessaire de «repenser les moyens et les supports de communication» utilisés dans le domaine du patrimoine et d'opérer une «rupture avec les approches classiques» en privilégiant l'«approche économique et sociale du patrimoine culturel». Après avoir relevé la complexité du travail journalistique sur le patrimoine et le «manque de considération au sein même des rédactions» de presse pour ce sujet, Ameziane Ferhani a également noté «l'inefficacité de l'interface institutionnelle en matière de communication». Abondant dans le même sens, le journaliste Arnaud Contreras a appelé à l'accès des journalistes aux espaces patrimoniaux et à la disponibilité des ressources documentaires. S'appuyant sur l'expérience de son pays, le journaliste tunisien Tahar Ayachi a mis en exergue le rôle des médias dans la sensibilisation des populations à la sauvegarde et l'exploitation du patrimoine par l'intéressement matériel et économique, à travers l'exploitation du patrimoine dans le tourisme culturel. - S'exprimant lors du séminaire international, le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, a annoncé que l'année 2018 sera celle de la célébration du patrimoine culturel amazigh dont les composantes seront «visibles tout au long de l'année». Il a en outre ajouté que ce programme devra débuter lors de la célébration du Nouvel an amazigh, Yennayer 2968, correspondant au 12 janvier prochain, et que toutes les manifestations culturelles et les festivals devront adapter leurs contenus à cette thématique, «fil rouge de l'année 2018». A ce sujet, il a appelé à «renforcer» l'officialisation de tamazight par un travail de «valorisation de tous les éléments» du patrimoine culturel amazigh.Abordant le traitement des questions du patrimoine par les médias, M. Mihoubi a engagé les institutions travaillant sur le patrimoine (centre de recherches, musées, etc.) à mettre en valeur leurs collections et leurs travaux et à prendre des initiatives en direction de la presse et des médias en organisant des conférences, des cycles de formation et autres journées portes ouvertes. Le ministre a par ailleurs évoqué plusieurs projets élaborés par son département pour la valorisation du patrimoine culturel, particulièrement le parc du Tassili N'Ajjer.