France Il a tué de 150 coups de couteau ses parents dans leur sommeil. C'est hier mardi que s'est déroulé, devant la chambre criminelle pour mineurs de la cour d'appel de Besançon en France, le nouveau procès de Vincent Grimler. Le 25 septembre 2000, le jeune homme, alors âgé de 15 ans, avait tué de 150 coups de couteau, dans leur sommeil, son père et sa mère dans leur maison de Lebetain. Après avoir été relaxé en première instance, en juillet dernier, par le tribunal de Belfort, puis placé d'office en institut psychiatrique, Vincent Grimler est revenu hier devant les juges. C'est à la fois calme et concentré sur les débats qu'il a assisté à cette première journée d'audience. Il a très peu parlé. Interrogé une seule fois, Vincent s'est contenté de préciser de façon un peu mécanique, à propos de ses parents : «J'ai conscience qu'ils sont décédés, mais je n'arrive pas à penser que c'est moi. Je ne trouve pas d'explication.» La version des faits qu'il maintient aujourd'hui, après plusieurs autres, est celle d'un crime «commandé» par une force extérieure. «Je me suis réveillé en sueur avec cette voix : tue tes parents !» Si la première matinée a rappelé l'essentiel des faits, l'après-midi a été consacré à l'audition des six experts psychiatriques. Le professeur Patris, psychiatre à Strasbourg, qui s'entretint durant trois heures avec Vincent Grimler, décrit l'impression première qu'il eut du jeune meurtrier. «Un maintien raide, un visage peu expressif, il croise rarement le visage de son interlocuteur.» Mais aussi une vie d'adolescent normal : «Il recevait des copains, il avait une copine, il écoutait du rap et fumait un petit joint de temps en temps.» «Il est gelé à l'intérieur. Il y a une grande énigme à la base de tout ça», ajoutait un autre expert psychiatre. Aucun élément dans la vie de Vincent n'a été relevé par les médecins pour vraiment expliquer l'acte final. Quelle put être également l'influence du film Scream et d'autres films d'horreur sur le double meurtre de l'adolescent ? «Ces films ont permis de mettre en musique son acte. Cela a servi de mise en forme, pas d'élément déclenchant», explique un expert. Face à ce défilé de psychiatres, les juges ne chercheront encore aujourd'hui qu'une chose : l'éventuelle part de discernement, même partielle, de Vincent Grimler, au moment de son double parricide. La façon très précise dont il décrit les faits aux enquêteurs, quelques heures après le meurtre, ne plaide pas en faveur d'un total état hallucinatoire. Comme en première instance, les juges pourraient une nouvelle fois reconnaître leur perplexité face au cas particulier du fils des bouchers de Delle qui se plaint, depuis, d'être orphelin.