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Histoires vraies
La Rosengart (1re partie)
Publié dans Info Soir le 23 - 12 - 2004

Ce soir-là, dans une ville de Lorraine, Mme Ranin et ses trois jeunes enfants attendent le retour de Fernand Ranin avec une impatience fébrile. Le père doit rentrer avec LA voiture ! Une petite Rosengart. Voilà quatre ans qu'on en parle et qu'on économise pour l'avoir !
Ce soir, elle est là ! Et la famille Ranin s'entasse dans la petite voiture toute neuve avec volupté. Fernand Ranin, dont le permis de conduire est tout aussi neuf, fait le tour du pâté de maisons laborieusement mais dans l'allégresse générale. C'est un joli tableau de famille, ricane qui voudra, car ce temps-là n'est plus...
Et ce soir-là, il est impossible de faire dormir les enfants, les menacer des pires sanctions, pour pouvoir écouter la radio tranquillement. Von Ribentrop a signé un accord avec Molotov.
«Ça sent mauvais», dit le père.
Tellement mauvais qu'une semaine plus tard, au lieu de partir en vacances avec la Rosengart, comme ils en rêvaient depuis quatre ans, les enfants Ranin voient leur père engoncé dans une capote assez curieusement relevée sur les genoux, monter dans un train, embrasser sa femme et, l'air de ne pas vouloir être ému, lui dire : «Prends bien soin de la Rosengart. Elle n'a que 25 kilomètres au compteur ! C'est un capital. Après la guerre, on ira la roder au Mont-Saint-Michel, comme prévu !»
Une certaine façon de dire : «Ne pleure pas, je reviendrai !»
Ce soir-là, le 3 septembre 1939, les enfants Ranin dorment d'émotion et d'espoir. Le père est parti dans les Vosges, mais lorsqu'il reviendra, ils iront en vacances avec la Rosengart.
En 1941, Papa est vivant ! Il est prisonnier à Sélestat. Et comme il est blessé à la jambe, il ne sera pas transféré en Allemagne. Le voilà qui revient, amaigri, barbu, méconnaissable, s'appuyant sur une canne. Ce soir-là, les enfants ont du mal à s'endormir, M. et Mme Ranin aussi.
Ce n'est que le lendemain matin que Fernand Ranin demande à sa femme : «Et la Rosengart ?»
Gilberte Ranin est désolée : «On nous l'a volée. Je l'avais laissée au garage, la batterie débranchée, les pneus dégonflés, comme tu m'avais dit. Mais au moment de la débâcle, les gens ont sauté sur tous les véhicules qu'ils pouvaient trouver. Quelqu'un a pris la Rosengart pour fuir devant les Allemands ! Va savoir maintenant où elle est !»
Fernand Ranin soupire. Sa voiture lui avait coûté cher. Il n?en profitera pas, mais il est vivant.
En 1942, Fernand Ranin et sa famille survivent, comme tout le monde, avec les restrictions, le pain noir et les rutabagas. La Lorraine est vert-de-gris. Elle résonne du bruit des bottes. Un soir, à dix heures, alors que les enfants dorment, des coups de crosse ébranlent la porte d?entrée : «Police allemande ! Ouvrez !»
Fernand Ranin a tout juste le temps de passer un manteau et il est emmené par la Gestapo. Ce soir-là, les enfants ne se rendorment pas. Mme Ranin non plus. Les Allemands n?ont aucune raison d?arrêter son mari. Il s?agit sûrement d?une erreur. Au siège de la Gestapo, Fernand Ranin, lui, se retrouve face à un homme en manteau de cuir : «Monsieur Ranin, vous êtes un terroriste ! Avouez ! Si vous donnez le nom de vos complices, vous ne serez pas déporté !»
Le pauvre homme tombe des nues. Lui, un terroriste ? Il n?est qu?un prisonnier libéré, blessé à la jambe et père de famille. Mais l?Allemand le coupe :
«Vous avez fourni votre voiture à des terroristes belges ! La Rosengart ME 6854, c?est bien la vôtre ? Nous avons arrêté deux de vos complices qui s?en servaient pour transporter des armes en Belgique.»
Fernand Ranin tente d?expliquer la vérité : que sa voiture a disparu au moment de la débâcle, lorsqu?il était prisonnier ! Et que si des résistants belges l'ont récupérée, il n'est même pas au courant !
Mais l'Allemand le coupe une fois de plus : «Si on a volé votre voiture, votre femme n'avait qu'à porter plainte !» (à suivre...)


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