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Histoires vraies
Un cercueil de complaisance (2e partie)
Publié dans Info Soir le 02 - 02 - 2005

Résumé de la 1re partie En 1953, le recruteur chargé de la main-d??uvre pour la Sibérie inscrit une quatrième recrue. Il n?y comprend plus rien.
Un soir, sur le palier, les nerfs à bout, Vladimir se confie à son voisin, un certain Léonide Bornitchouk : «Léonide, je n'en peux plus ! Cette vie dans un minuscule deux-pièces, avec la belle-mère dedans, me tue avant l'âge. Il y a des soirs où je rêve de goulag !» Pour Vladimir, c'est une façon de parler, bien sûr. Mais voilà que son voisin prend un air mystérieux, vérifie que les portes palières sont bien fermées, et se met à lui murmurer longuement à l'oreille. Il connaît une combine pour se débarrasser de sa femme, grâce à un cousin qui est en Sibérie. Evidemment, c'est dur, c'est même pénible, mais radical ! Il en connaît déjà au moins trois qui l'ont fait : c?est le «suicide» à la Yakoute.
Au début, Vladimir croit à une plaisanterie. Mais à mesure qu'il écoute son voisin, son ?il s'agrandit d'espoir. Une semaine plus tard, ayant bien réfléchi, suprême affront, il allume une cigarette sous le nez de Vania, dans la cuisine, bien entendu, et il prend la porte. Mais cette fois définitivement. Un mois plus tard, il est divorcé et condamné à verser une pension.
C'est la première partie de son suicide.
Deux semaines plus tard, il se présente au camarade recruteur du personnel pour les mines de charbon de Yakoutie, en Sibérie orientale. Le camarade s'étonne, car Vladimir est le quatrième en trois mois, mais on ne refuse pas un volontaire. Au bout d'un long voyage, enfin, Vladimir est à Yakoutsk. Pendant plusieurs mois, le grand silence de la taïga se referme sur lui.
A Moscou, Vania reçoit les mandats de sa pension... En retard, à cause des huit jours de train, mais régulièrement. Un jour, avec le mandat, elle reçoit une photographie de Vladimir accompagnée d'un mot : «Ma chère Vania, je ne t'en veux pas. Ici on ne peut pas fumer sur le palier. Il fait -40°, je ne sais pas si je pourrai supporter le climat pendant les deux ans de mon contrat.» La photographie représente en effet un Vladimir amaigri, aux yeux creux, disparaissant sous la coiffe de fourrure. Vania range la photo, hausse les épaules et encaisse le mandat. Vladimir est une petite nature, elle l'a toujours pensé.
Trois mois passent encore, et les mandats parviennent. Et puis, Vania reçoit une nouvelle photographie, et cette fois elle comprend qu'elle ne touchera jamais plus sa pension.
Le 17 janvier 1954, en plein hiver sibérien, dans un des logements collectifs de la mine de charbon de Yakoutsk, au bord du fleuve Léna, le camarade Vladimir MikhaïIovitch est déclaré mort d'une congestion pulmonaire. Il est sorti par -40°, insuffisamment vêtu. Un vrai suicide. C'est ainsi, dit-on, que se suicident les Yakoutes, les indigènes de ce pays, qui vivent encore sous des tentes en poil de chameau. Lorsqu'ils en ont assez d'avoir froid, ils prennent froid exprès et on n'en parle plus.
Le jour même, selon la coutume russe, le corps de Vladimir est exposé dans un cercueil ouvert au milieu d'une chambrée d'hommes. Selon la tradition russe, on a revêtu Vladimir de son plus beau complet, on lui a croisé les bras sur la poitrine, on a mis des fleurs autour du cercueil ouvert, posé sur deux tréteaux.
Les camarades ont bien bu, car un mort cela s'arrose, en Russie. Enfin, le pope est venu bénir le cadavre, avec un goupillon trempé dans de la glace bénite réchauffée sur un poêle. Au moment de la bénédiction, un camarade est monté sur un banc, un appareil photo à la main. Il va fixer sur la pellicule le cercueil ouvert avec Vladimir dedans, figé dans la mort. Le flash illumine la scène, la cérémonie est terminée.
Et le mort se redresse en disant : «Prends-en une de profil.» (à suivre...)


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