Le fer, leh?did en arabe, est connu pour sa dureté et sa résistance. Yabbes ki lehdid, dit-on, il est dur comme le fer, c?est-à-dire, solide et résistant, contrairement à des produits plutôt mous ou du moins qui n?offrent pas de grande résistance quand on les soumet à une épreuve de force. Leh?did est aussi employé au sens figuré. Ainsi quand on dit ki leh?did, cela peut prendre diverses significations : robuste, énergique, musclé, puissant, ferme, courageux, etc. D?autres métaphores signifient encore : dureté de c?ur : qelbu h?did, (il a un c?ur de fer) ; volonté inébranlable : ?ându irada h?did, (il a une volonté de fer) ... Tous ces sens se retrouvent dans le berbère uzzal, strict correspondant de h?did. Le fer est donc symbole de résistance, mais leh?did n?est pas toujours leh?did puisqu?il se ramollit sous l?action du feu et devient, de ce fait, malléable. C?est ainsi qu?en kabyle on dit : «Le fer s?étire quand il est chaud», l?équivalent du proverbe français : «Battre le fer tant qu?il est chaud», pour dire dans les deux cas : il faut profiter d?une occasion et, pour être plus précis, une occasion qui risque de ne plus se présenter. En effet, une fois le fer refroidi, on ne peut plus en disposer comme bon nous semble ! Dans un usage récent, notamment dans le langage des jeunes, le fer, ou plutôt le morceau de fer, leh?dida, a pris le sens de «argent, richesse : ?ându h?dida signifie : il est riche, il a une belle voiture, de beaux vêtements, une grande maison, etc. On dit aussi de quelqu?un qui est porté sur les biens matériels : ghara-tu leh?dida, (le fer le séduit).