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Histoires vraies
Détention d'armes (1re partie)
Publié dans Info Soir le 01 - 04 - 2005

Paul dispose d'un fusil de chasse, d'une carabine 22 long rifle, d'un pistolet à grenailles et d'un fusil à pompe. Paul est un citoyen français tout ce qu'il y a de plus courant. S'il avait plus de soixante ans, il est quasiment certain qu'il disposerait, en plus de ce petit dépôt de guerre civile, d'un ou deux souvenirs de la dernière Guerre mondiale, du genre fusil de l'armée allemande récupéré au maquis, pistolet américain ? ou même, petite mitraillette.
Pourtant, la loi ne permet au citoyen Paul que la détention d'un canif de poche, sauf s'il possède une autorisation de port d'armes, dûment attribuée par les préfectures à ceux qui, pour une bonne raison, ont besoin de se défendre les policiers, les gendarmes, les militaires, les gardes du corps, les transporteurs de fonds et autres détenteurs de fortune tentante.
Bien entendu, si tous les citoyens, quels qu'ils soient, ne dissimulaient dans leurs poches, ou sous leurs lits, qu'un canif de poche, les crimes de sang seraient plus rares et, bien évidemment, plus difficiles à perpétrer.
Mais, même si la manufacture d'armes et cycles de Saint-Etienne a fait faillite, rien n'empêche les vitrines des armureries d'étaler aux yeux du passant toutes sortes d'objets à canons, ou à lames, capables de décharger des balles, en caoutchouc, ou en vrai plomb...
Rendre la justice est une affaire humaine, donc imparfaite. On peut toujours rêver de faire sur la terre un grand nettoyage des armes, il y aura toujours quelqu'un pour dire :
? Il avait le droit de frapper, on l'a attaqué. Il a eu peur, c'est normal qu'il ait frappé. Il a cru qu'on l'attaquait, il a frappé sans réfléchir.
Phénomène de société ? Comportement humain de toujours serait plus adapté.
Le 13 novembre 1992, Antoinette attend le verdict d'un tribunal populaire.
Elle vivait avec Paul, possédant, comme précédemment indiqué : un fusil à pompe, un pistolet à grenailles, une carabine 22 long rifle. Le stock d'armes se trouvait dans la boulangerie où ils travaillent, et dans l'appartement du dessus.
Dans leur boulangerie, en vendant leurs pâtisseries et leurs croissants, Antoinette et Paul ont peur. Ils ont déjà déposé trois plaintes pour vol, ont acheté un chien de garde, et installé un système d'alarme. Le boulanger a même envisagé l'installation d'un sas de sécurité à la porte d'entrée, comme dans les banques «Appuyez (laissez le temps à la caméra ou à l'?il du garde d'examiner votre visage, votre tenue)... Poussez... Entrez... Voici votre croissant.»
Paul, propriétaire de cette boulangerie, a décidé d'ouvrir la nuit pour augmenter le chiffre d'affaires et rembourser son emprunt de petit commerçant. Il sert parfois, dit-on, les croissants de l'aube... le pistolet à grenailles glissé dans la ceinture.
Peur. Engrenage de la peur, et paranoïa.
Disposer d'une arme à feu laisse supposer que l'on sait s'en servir. La carabine, placée sous le lit d'Antoinette, la boulangère, à titre défensif, aurait dû lui servir, dans un premier temps, à faire peur, ensuite à tirer en l'air. Ça s'apprend aussi, tirer en l'air. C'est un coup de semonce. On peut apprendre aussi à tirer dans les pieds, ça fait peur et ça ne tue pas. Mais il faut de l'habitude, du calme, de la concentration, bref : de l'entraînement.
Mais une carabine sous le lit d'une femme qui ne sait pas s'en servir, qui est émotive, fatiguée et apeurée depuis des mois, c'est dangereux...
Au petit matin du 12 février 1989, Antoinette, qui dort d'un ?il dans son lit du premier étage, entend du bruit dans la boutique, au rez-de-chaussée. Elle prend donc la carabine, descend en chemise de nuit. Lorsqu'elle voit qu'il s'agit d'une bagarre, elle tire. Pas en l'air ni dans les pieds, dans le groupe d'hommes. Réflexe. Maladresse. Peur. Après quoi, elle appelle une ambulance. La police arrive et, comme un jeune homme de vingt-trois ans, marié, père de deux enfants, est mort, l'affaire est grave. Grave aussi car l'homme mort était fils de harki, et qu'il était accompagné ce matin-là, dans cette boulangerie, par une bande de filles et de garçons maghrébins. Il peut donc s'agir d'un crime «raciste». (à suivre...)


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