Corruption n Un lobbyiste est impliqué dans une affaire d?escroquerie et de trafic d?influence. Des hauts responsables sont montrés du doigt. L?Amérique est en passe de vivre peut-être le plus grand scandale pouvant éclabousser le monde politique depuis des décennies. Un ancien lobbyiste influent proche de la majorité républicaine, Jack Abramoff, a plaidé coupable, hier, mardi, devant la justice américaine dans une affaire d?escroquerie, de fraude fiscale et de corruption qui peut toucher plusieurs responsables publics et même le président Bush. Le président du parti démocrate (opposition) Howard Dean a en effet, saisi l'occasion pour exiger que le président Bush «rembourse les plus de 100 000 dollars réunis pour sa campagne de réélection» par M. Abramoff, estimant que le lobbyiste est «un exemple de l'abus de pouvoir et de la culture de corruption que les républicains ont apportés à Washington». Jack Abramoff, 47 ans, a comparu pendant une demi-heure devant un tribunal fédéral de Washington pour répondre à ces chefs d?inculpation et risque jusqu'à 30 ans de détention, mais devant passer entre 9 ans et demi et 11 ans en prison, pour autant qu'il coopère avec la justice. Il doit également rembourser 25 millions de dollars. Sa peine exacte sera officiellement prononcée à l'issue de l'enquête. Selon l'acte d'accusation, le lobbyiste avait bâti une réussite professionnelle spectaculaire, entre 1994 et 2004, en touchant, notamment à partir de 1997, des dizaines de millions de dollars versés par diverses tribus indiennes, en échange de services peu ou mal rendus. Ce militant républicain de toujours utilisait ses millions pour son enrichissement personnel, mais aussi pour offrir invitations et cadeaux à des «responsables publics», en particulier un élu de la Chambre des représentants, que l'accusation ne nomme pas, et plusieurs assistants parlementaires. Les largesses offertes avaient pour but d'influencer et d'obtenir en échange un accord pour accomplir certains actes officiel, selon l'accusation. Aujourd?hui, Tout Washington tremble. Un centre de recherches indépendant a même découvert que plus de 300 élus, républicains et démocrates, avaient bénéficié des contributions de M. Abramoff depuis 1999. Sentant visiblement le danger de se retrouver impliqués, quelques parlementaires ont commencé récemment à rembourser ce qu'ils avaient perçu. Dès l'annonce de l'accord conclu par Abramoff avec la justice, la Maison-Blanche a pris ses distances. Le porte-parole a d?ailleurs affirmé que les faits qui lui sont reprochés sont «inacceptables et scandaleux». Le lobbyiste était connu pour multiplier les invitations à assister à des rencontres sportives, ou à jouer au golf sur des parcours prestigieux.