Résumé de la 68e partie n C?est enfin les retrouvailles, chargées d?émotion, entre Sondra et sa petite fille. Deux jours plus tard, le soir du 23 décembre, la salle du Carnegie Hall était comble pour le concert de gala qui réunissait plusieurs vedettes du monde musical et marquait les débuts à New York de la jeune et brillante violoniste, Sondra Lewis. Dans une des meilleures loges, Alvirah et Willy étaient assis avec Stellina, le grand-père de Sondra, Gary Willis, le père Ferris, les s?urs Cordelia et Maeve, et Kate Durkin. Stellina, vers laquelle se tournaient de nombreux regards curieux, était assise au premier rang, ses yeux marron brillant de plaisir, inconsciente de l'intérêt qu'elle suscitait. Pendant deux jours les journaux avaient rapporté l'histoire de la mère et de l'enfant enfin réunies et du fameux calice retrouvé. C'était un merveilleux sujet, parfaitement approprié à la période de Noël. Les articles étaient accompagnés de photos de Sondra et de Stellina, et comme le disait Alvirah : «Même un aveugle verrait que Stellina est le portrait de sa mère. Comment cela ne m'a-t-il pas frappée plus tôt ?» Lorsqu'on lui avait demandé si Sondra serait poursuivie pour abandon d'enfant, le procureur avait répondu : «Il faudrait une âme plus dure que celle que me prêtent mes pires ennemis pour envisager d'inculper cette malheureuse jeune femme. A-t-elle fait une erreur en ne sonnant pas à la porte du presbytère au lieu de se précipiter au téléphone ? Certainement. A-t-elle, à dix-huit ans, tenté l'impossible pour trouver un foyer à son enfant ? C'est évident.» Une salve d'applaudissements s'éleva au moment où le chef d'orchestre s'avançait sur le podium. Les lumières diminuèrent et la musique la plus exquise emplit la salle. Alvirah, resplendissante dans une robe de velours vert bouteille, prit la main de Willy. Une heure plus tard, Sondra apparut sur la scène, saluée par l'assistance enthousiaste. Le père Ferris se pencha vers Alvirah : «Comme le dirait Willy, vous avez encore réussi, Alvirah, et je n'oublierai jamais que grâce à vous nous avons récupéré le calice de l'évêque. Il est bien sûr regrettable que le diamant ait disparu, mais l'essentiel est le calice. ? C'est Willy qu'il faut féliciter, lui confia Alvirah. Si la partition d'En cette longue nuit ne s'était pas trouvée sur le piano, Sondra n'aurait pas fredonné la mélodie. C'est ce qui a tout déclenché dans mon esprit ; puis, lorsque Stellina l'a chantée à la fête, je n'ai plus eu d'hésitation.» Sur la scène, Sondra levait son archet. lIs se calèrent dans leurs fauteuils pour l'écouter. «Regarde cette petite», murmura Alvirah à Willy, montrant Stellina. L'enfant était visiblement transfigurée par le jeu de sa mère. Son visage rayonnait d'émerveillement. Lorsque Sondra fut bissée et qu'elle commença à jouer En cette longue nuit, elle leva les yeux vers la loge où se tenait sa fille. Stellina se mit alors à chanter tout doucement en mesure. Pour la mère et la fille, unies par la musique, personne d'autre n'existait au monde. Les dernières notes s'éteignirent, suivies d'un silence. Willy se pencha vers Alvirah et chuchota : «Dommage que je n'aie pas emporté ma partition. J'aurais pu les accompagner au piano, qu'en penses-tu ?»
