Carrière n Il a sillonné le monde – Roumanie, Liban, Bolivie, Maroc… – et a enseigné en Algérie de 1967 à 1973. Il est formateur pédagogue au Clemi depuis 20 ans. M. Huguier a bien voulu répondre à quelques questions. InfoSoir : Présentez-nous le Clemi… ll M. Huguier : Cette structure a été créée en 1983 par arrêté ministériel, le Centre de liaison de l'enseignement et des moyens d'information (Clemi) regroupe 22 formateurs qui forment des enseignants et des élèves pour les initier à la production de journaux scolaires afin de favoriser une meilleure compréhension par les élèves du monde qui les entoure tout en développant leur sens critique. En moyenne, 15 000 personnes sont formées chaque année par le Clemi. Nos formateurs partent à l'étranger pour des sessions de formation et nous recevons en France des délégations du monde scolaire et des professionnels des médias qui souhaitent connaître nos méthodes. Parlez-nous de la formation qui se déroule actuellement… ll L'objectif essentiel de cette formation est double : apprendre à créer un journal scolaire et amener une prise de conscience de la nécessité de conduire une réflexion sur l'éducation aux médias. Les médias sont mieux perçus par les élèves lorsque ceux-ci sont placés dans des situations de produire des messages médiatiques, s'initiant aussi à l'actualité de production écrite avec un journal scolaire. Nous avons intitulé cette formation «Journal scolaire, projet pédagogique ? Projet médiatique ?». J'ai remarqué que la plupart des enseignants présents à la formation conçoivent le journal comme support pédagogique. Or il est un journal à part entière. Un journal scolaire est d'abord un projet médiatique. Partant de ce principe, il découle toute une série d'intérêts pédagogiques et éducatifs. Le projet de journal doit être bien pensé. Plusieurs expériences ont abouti à des échecs, car le journal n'avait pas été bien pensé au départ. Les professeurs doivent se mettre en situation de produire un journal pour ensuite permette à leurs élèves de produire leur journal. Un dernier mot, monsieur Huguier… ll Je souhaite passer un petit message. La nécessité de la prise de conscience d'un travail sur les médias – aussi bien du côté des professionnels des médias que de de ceux de l'éducation – est incontournable. Leur travail est indispensable dans le monde où nous vivons aujourd'hui. Je dis souvent que l'élève qui arrive le matin à l'école est porteur de toutes sortes d'informations qu'il a reçues la veille et, souvent, ces informations sont négatives. L'école fait comme si cela n'existait pas. Prenons-le en compte. Donnons la possibilité aux enfants d'exprimer leurs points de vue, de s'exprimer surtout sur les images qu'ils voient à la télévision. On parle d'images violentes dans les journaux télévisés, mais personne ne les dénonce. Ces images peuvent traumatiser les enfants. Donc, ces derniers doivent exprimer leurs émotions car il s'agit, avant tout, de leur santé mentale.