Les Américains musulmans ou de type moyen-oriental se disent victimes d'un harcèlement grandissant de la part des autorités et déplorent la suspicion générale dont ils sont l'objet depuis les attentats du 11 septembre. Leurs griefs vont des regards accusateurs à des réflexions racistes en passant par des contrôles supplémentaires aux aéroports et des arrestations arbitraires. Selon un sondage de l'institut Gallup, 39% des Américains admettent avoir des préjudices contre les musulmans et près d'un quart disent ne pas vouloir un musulman pour voisin. «La plupart des Américains ne connaissent pas les musulmans, à l'exception de ceux qui en côtoient au travail dans les zones urbaines. Ainsi, ce qu'ils savent vient des médias», déclare un spécialiste des relations Occident-Islam. Au cours des cinq dernières années, un centre américain dit avoir enregistré un nombre croissant de déclarations faisant état de harcèlements, de violences et de discriminations. En 2004, ces plaintes ont augmenté de 49% pour atteindre le nombre de 1 522, dont 141 concernaient des violences à caractère raciste. Osama Abulhassan, 20 ans, est l'auteur d'une de ces plaintes. Il a passé une semaine en prison le mois dernier sur la base d'accusations de terrorisme après avoir été arrêté dans une petite ville de l'Ohio (nord) où il avait acheté des téléphones portables avec un ami. Les deux hommes sont nés aux Etats-Unis de parents libanais. Portant un T-shirt et une casquette, ce jeune homme ressemble à n'importe quel étudiant. Mais son nom provoque des sursauts lorsqu'il est appelé pour entrer sur les terrains de basket et il a dû s'habituer aux regards suspicieux lorsqu'il marche dans la rue, déplore-t-il.