Crise n La réglementation du prix de vente et les fluctuations du marché mondial de la poudre de lait sont à la source du problème. C'est un véritable «SOS» qu'a lancé la Confédération des industriels et producteurs de lait algérien (Cipa) aux pouvoirs publics. «Les opérateurs de la fédération s'apprêtent à abandonner l'activité et contestent un prix administré dépassé», avertit la confédération dans un communiqué rendu public. La politique de subvention appliquée par l'Etat algérien et qui réglemente le prix du sachet de lait à la vente au détail à 25 DA est ainsi remise en cause par les producteurs de lait. Ces derniers, qui font savoir que le coût réel du litre avoisine les 35 DA, demandent la libéralisation des prix pour pouvoir faire face à la crise que connaît actuellement le secteur. Ils précisent, en outre, que la libéralisation des prix ne pourra être que bénéfique pour stimuler la concurrence sur le marché algérien à la veille de l'adhésion à l'OMC. Selon le communiqué, outre les problèmes du prix à la vente du sachet de lait, il y a une vraie crise dans le marché mondial de la poudre de lait puisqu'une augmentation de 60% a été constatée. Celle-ci serait occasionnée par la sécheresse en Océanie, la surconsommation en Chine et l'arrêt des exportations de l'Inde. Toutes ces causes réunies impliquent un réel déficit en la matière et provoquent une «réduction des stocks nationaux et internationaux en usine où la rupture se précise». Encaissant de plein fouet les répercussions de cette crise, les industriels et producteurs de lait algériens demandent aux pouvoirs publics de définir une stratégie claire et spécifique afin d'éviter l'«asphyxie» du secteur et ce, en collaboration avec ses différents acteurs. Dans ce sens, la Cipa appelle à des «tractations et consultations entre les partenaires sociaux» et «des rendez-vous et rencontres avec les pouvoirs publics» sollicitant une subvention du secteur par l'Etat dans le but de sortir de la crise actuelle. Par ailleurs, le communiqué informe que la Cipa a saisi officiellement le ministère du Commerce et de l'Agriculture pour des pourparlers qui mèneront vers une décision commune. Rappelons que les besoins algériens en lait, tous types confondus, sont estimés actuellement à quelque 3 milliards de litres par an, pour une production nationale d'environ 2 milliards de litres, et que l'objectif du gouvernement est de réduire la facture des importations de poudre de lait estimée à 600 millions de dollars par an. A cet effet, le ministère de l'Agriculture a lancé en 2006 une opération «d'importation progressive» de 50 000 génisses gestantes pour repeupler les étables et relancer la production laitière.