Paradoxe n Avec une population de 33 millions d'habitants, donc autant de consommateurs, le marché algérien est très prometteur pour l'investissement étranger, mais il est toujours boudé. C'est justement cette contradiction qu'a voulu expliquer le président de la Chambre algérienne du commerce et de l'industrie. Brahim Bendjabber, qui intervenait ce matin sur les ondes de la Chaîne III, estime qu'il faudrait chercher la réponse dans certaines pratiques bureaucratiques qui persistent toujours mais aussi dans l'instabilité des textes qui sont de véritables freins devant les investissements directs étrangers(IDE) et les investissements locaux. Car pour lui, il n'y a pas de problème sur le plan fiscal. «L'Algérie est très attractive dans ce domaine, l'impôt a été ramené de 30 à 25 % pour les investisseurs nationaux. Pour, les étrangers, le taux d'imposition est aujourd'hui de 25 %. Cet avantage fait de l'Algérie l'un des pays qui aient le taux d'imposition le plus bas dans l'espace méditerranéen. Bien qu'en Europe de l'ouest ce taux soit de 12 %», a-t-il estimé. Donnant des statistiques sur l'investissement en Algérie, M. Djabber a dressé un tableau plutôt sombre et décourageant. «Les investissements ont été de l'ordre de 3 milliards de dollars pour l'année 2006 pour les IDE et 7 milliards de dollars pour les investissements nationaux pour 3 154 projets approuvés», a-t-il estimé. Une stagnation qui a pour cause, le problème foncier et également le problème du financement des investissements qui tardent à venir. Cependant, l'interlocuteur se montre optimiste quant à un avenir meilleur pour l'investissement. «Il y a une amélioration d'une année à une autre et il y a plusieurs groupes étrangers qui (veulent !) investir en Algérie» a-t-il souligné. Le président de la Caci a cependant signalé la nécessité d'une décision politique pour débloquer la situation. «Une décision qui devrait venir soit de l'Assemblée nationale, soit du gouvernement qui seront issus des prochaines élections». Concernant la concentration du programme d'industrialisation dans la région nord du pays tout en ignorant les Hauts-Plateaux, M. Djabber a cité seulement deux régions, à savoir Sidi Bel Abbes et Bordj Bou Arréridj.A propos des méthodes pour attirer les capitaux étrangers, l'intervenant a soulevé l'importance du marketing. «Beaucoup d'investisseurs étrangers ne connaissent ni la législation algérienne ni les potentialités du marché local ; pis, certains pays, mêmes arabes, ne connaissent même pas le nombre d'habitants !» Cependant, M. Djabber a souligné que c'est une erreur de ne se baser que sur les IDE. «Il faut surtout promouvoir l'investissement national, améliorer l'environnement de l'entreprise algérienne quelle soit de capitaux nationaux ou étrangers. C'est cela le véritable investissement.Au sujet de l'aspect sécuritaire qui serait un grand obstacle la venue des hommes d'affaires étrangers, le patron de la Caci, et pour écarter cette hypothèse, a posé la question suivante : «Les attentats fréquents qui secouent, l'Arabie saoudite, le Maroc, la Turquie, la Tunisie, et certains pays du Moyen-Orient, ont-ils empêché l'investissement des étrangers dans ces pays ?»