Résumé de la 148e partie n Avant de replonger dans le coma, Tony a réussi à donner le nom du type qui veut la tête de Neeve Stuber. O'Brien leva la main. «Ne crois pas ces ordures douées de cervelle. Continue de les harceler, de leur fiche les jetons, et tôt ou tard l'un des deux dira : «Je ne voulais pas le faire.» Je parie encore sur le mari. Tu mets cinq dollars sur le neveu ?» La sonnerie du téléphone évita à Gomez de faire un choix. Le préfet de police voulait voir les deux inspecteurs dans son bureau, sur-le-champ. En roulant vers le bas de la ville, O'Brien et Gomez tentèrent d'évaluer toutes les actions qu'ils avaient menées dans cette affaire. Le préfet de police s'en occupait personnellement. Avaient-ils fait une gaffe ? Il était seize heures quinze lorsqu'ils pénétrèrent dans son bureau. Herbert Schwartz les écouta débattre de l'affaire. L'inspecteur O'Brien s'élevait contre l'idée que Seamus pût profiter d'une immunité partielle. «Monsieur, dit-il à Herb avec déférence, je suis convaincu depuis le début que c'est l'ex-mari qui a fait le coup. Donnez-moi trois jours pour vous le prouver.» Herb était sur le point de se rallier à l'avis d'O'Brien quand sa secrétaire entra. Il les pria brièvement de l'excuser et se rendit dans le bureau voisin d'où il revint cinq minutes plus tard. «On vient de m'apprendre que Gordon Steuber pourrait avoir lancé un contrat sur Neeve Kearny, dit-il calmement. Nous allons l'interroger immédiatement. Neeve a attiré l'attention sur ses ateliers, donnant ainsi le coup d'envoi de l'enquête qui s'est soldée par la saisie de sa cargaison de drogue. Ce serait une raison suffisante. Mais Ethel Lambston aussi avait peut-être eu vent de ses activités. Si bien qu'à présent il y a toutes les chances que Steuber soit impliqué dans la mort de Lambston. Je veux en finir avec l'ex-mari dans cette histoire. Acceptez la proposition de son avocat. Soumettez dès aujourd'hui Seamus Lambston au détecteur de mensonges. — Mais...» O'Brien vit l'expression peinte sur le visage du préfet et ne termina pas sa phrase. Une heure plus tard, les deux hommes étaient interrogés dans des pièces séparées, Gordon Steuber, qui n'avait pas encore rassemblé les dix millions de dollars de caution, et Seamus Lambston. L'avocat de Steuber se tenait à ses côtes. Les questions crépitaient dans la bouche de l'inspecteur O'Brien : «Etiez-vous au courant d'un contrat lancé sur Neeve Kearny ?» lmpeccable malgré les heures passées dans la cellule de détention provisoire, pesant la gravité de sa situation, Gordon Steuber éclata de rire : «Vous plaisantez ou quoi ? Mais quelle idée formidable.» Dans la pièce voisine, Seamus, sous immunité partielle, était branché à un détecteur de mensonges pour la seconde fois de la journée. Il se persuada que c'était le même appareil que le premier et qu'il s'en tirerait aussi bien. Mais il en fut autrement. Les visages durs et hostiles des inspecteurs, l'exiguïté étouffante de la pièce, la certitude qu'ils le croyaient coupable du meurtre le terrifièrent. Les encouragements de son avocat, Kennedy, n'y firent rien. Il avait fait une erreur en acceptant le test. (à suivre...)
