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Une ville, une histoire
L'étrange histoire de Dar Bouchakour (1re partie)
Publié dans Info Soir le 07 - 06 - 2007

Vestige n Dar Bouchakour, aujourd'hui détruite, était située au fond d'une profonde impasse dans une ruelle de la vieille ville de Constantine.
C'était une maison style mauresque, avec une entrée sombre derrière une porte de bois épais, sur laquelle était scellé un heurtoir en fonte, ayant la forme d'une main, qu'on devait «actionner» à plusieurs reprises avant que quelqu'un ne vienne ouvrir.
Au début du siècle dernier, elle était habitée par de nombreuses familles, chacune occupant une pièce qui donnait sur une cour centrale (diwan).
Au rez-de-chaussée et au premier étage logeaient huit familles, hormis la vieille Rahma, une veuve qui vivait seule depuis le décès de son mari, et qui n'avait jamais eu d'enfants. Le deuxième étage était entièrement occupé par la propriétaire de la maison, son mari et ses trois fils.
La vieille Rahma était une femme au teint très clair, encore solide malgré ses soixante-quinze ans. Elle était borgne, mais son œil valide était étincelant et rien ne lui échappait. Elle occupait une petite pièce juste à gauche près de la fontaine, et les femmes de la maison Bouchakour la craignaient un peu car elle recevait la nuit, d'après les rumeurs, la visite de gros serpents qui ne lui faisaient aucun mal, et qui sortaient parfois du «dehliz», un sous-sol qui donnait directement sur sa chambre.
«Ces serpents sont les bienvenus», disait-elle souvent. «Ce sont des salihine qui portent bonheur et me protègent.»
Les nombreuses jeunes filles de la maison se relayaient pour lui faire son ménage, bien qu'elle eût pu le faire elle-même. Les traditions étaient scrupuleusement observées. Les aînés étaient très respectés et considérés comme des parents proches.
L'époux de la propriétaire de Dar Bouckakour régnait en maître sur les locataires. Il était le plus âgé des hommes, le plus riche aussi à une époque où la misère était le lot quotidien des habitants de Constantine et de l'Algérie tout entière.
Dès qu'un événement important avait lieu dans la maison, Hadj Omar était le premier à en être informé. On sollicitait son avis sur tout. C'est lui qui ramenait dans son foyer une femme répudiée, qui réprimandait un mari despote, qui assistait aux demandes en mariage ou aux derniers râles d'un mourant.
De son côté, son épouse, La Fatma, était l'arbitre dans les querelles des femmes qu'elle seule arrivait à apaiser. Elle décidait du jour où elles iraient toutes ensemble au hammam pourtant situé dans une ruelle toute proche et d'où elle revenait essoufflée.
Un matin d'août, dans la chaleur torride de l'été, les hommes de la maison, accompagnés de leurs garçons, à leur tête El-Hadj Omar, partirent pour Annaba, dans le but d'y passer trois jours au bord de la mer, les femmes resteraient seules sous la surveillance de La Fatma qui restait assise, dès les premières heures du jour, au balcon, observant les allées et venues des femmes, ne perdant aucun détail, aucune conversation.
Ce soir-là, les femmes, après avoir couché leurs petits, se réunirent dans le «diwan» à la recherche d'un peu de fraîcheur. On parle de choses et d'autres, on rit beaucoup, puis, tout à coup, Lila, une jeune fille de quinze ans, déclare :
- Et si on faisait «el fêl» !! Sa mère allait la réprimander, car les jeunes filles ne devaient jamais se mêler à la conversation des femmes mariées et restaient ensemble à l'écart, chuchotant ou écoutant les autres.
Mais La Fatma la précéda et dit :
- C'est une bonne idée, ma fille ! Les hommes ne sont pas là ! Voyons ce que l'avenir nous réserve !
Des exclamations de surprise fusèrent. Mais La Fatma continua :
- Voilà, comment nous allons nous y prendre … Et elle leur expliqua son plan, qu'elle avait dû échafauder depuis longtemps déjà.
Toutes acquiescèrent, sauf la vieille Rahma, qui fit tout pour les en dissuader, mais personne ne l'écouta.
Alors, elle se retira en marmonnant et entra dans sa chambre de son pas pesant et referma sa porte ostensiblement à double tour (à suivre...)


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