Institution n Le musée d'art moderne d'Alger, plus connu sous le sigle MAMA a été inauguré, hier, par la ministre de la Culture. Cette nouvelle institution culturelle se veut un espace entièrement dédié à l'art moderne. Lors d'une conférence de presse tenue dans la journée à cette occasion, Mustapha Ourif, directeur du musée, a déclaré : «Alger ambitionne d'être une capitale avec des équipements culturels de grande envergure. Elle nourrit également l'ambition de cultiver une politique d'échange en matière d'expressions culturelles et, pour ce faire, cela a nécessité pareilles infrastructures et une professionnalisation certaine, d'où la création d'un musée d'art moderne, favorisant une dynamique créatrice en matière d'arts plastiques.» Il a également fait savoir que «cet espace a été longtemps souhaité par les artistes, et aussi tant attendu par le public. C'est une façon pour nous de mettre en relation public et artistes.» Et d'ajouter : «Ce lieu est destiné à la promotion notamment des artistes algériens qui, par leur travail et leur inventivité, ont permis, tout au long de leur carrière, l'émergence de l'art moderne, à l'exemple d'Issiakhem ou de Khadda.» Mustapha Ourif a, ensuite, souligné le rôle de ce nouvel espace qui comprend plusieurs ailes d'exposition. «Outre la promotion des artistes algériens de renommée internationale, le musée a pour vocation aussi de former les jeunes créateurs, et de montrer leur travail à travers diverses expositions et rencontres. On a des artistes, et il se trouve qu'on ne les diffuse pas.» Il est à relever que ce musée s'engage à initier des expositions d'art moderne (peinture), mais aussi à favoriser la création contemporaine – installation de tout genre. Le musée compte également promouvoir d'autres styles d'expression comme la photographie d'art et le design. «On a de grands designers qui sont connus à l'étranger mais pas dans leur propre pays. Ce sera alors une opportunité de les rendre publics.» Ainsi, le musée d'art moderne d'Alger, unique en Afrique après le musée de Johannesburg, s'assigne comme mission de soutenir la création moderne et contemporaine dans ses différents genres, dans ses formes diverses, et avec ses nouveaux supports et matériaux de création notamment relatifs aux nouvelles technologies. En somme, il s'engage à encourager la création en Algérie par des expositions et des acquisitions d'œuvres, à effectuer des recherches en histoire et critique de l'art, à contribuer à l'éducation culturelle des citoyens, notamment les plus jeunes, et à ouvrir une voie à des échanges avec l'art international : telles sont, en résumé, les vocations de ce nouveau musée qui vient enrichir le dispositif culturel national. l Interrogé sur le choix du site (pour rappel le musée est à la rue Larbi-Ben-M'hidi au niveau des ex-Galeries algériennes ) Mustapha Ourif a indiqué que «le lieu est témoin d'une architecture exceptionnelle, une architecture alliant le traditionnel (arabo-mauresque) et moderne (l'édifice est à ossature métallique, avec une charpente métallique à la technologie Eiffel, un procédé – à l'époque, fin XIXe siècle, considéré comme avant-gardiste – utilisé pour construire la tour Eiffel.»Et d'ajouter : «Si notre choix a été porté sur cette ancienne construction de près de cent ans, c'est aussi parce que nous voulons garder ce lieu au titre du patrimoine.» Mustapha Ourif a, en outre, expliqué que ce nouvel espace d'exposition de 1500 m2 et qui correspond aux normes internationales de la muséologie est peint de l'intérieur tout en blanc (murs, sols et plafonds) afin de mettre en valeur les œuvres d'art exposées. Il est à souligner enfin que ce musée qui a été inauguré hier sera ouvert au public à partir de dimanche prochain 2 décembre avec l'exposition de Salah Malek – le vernissage est prévu le 1er décembre. Comme il est à préciser que de ces cinq niveaux, seuls le sous-sol et le rez-de-chaussée sont ouverts au public. Quant au 1er étage, il le sera au cours du mois de décembre, alors que les niveaux restants seront fin prêts avril 2009. «La transformation d'un lieu en un musée demande beaucoup de moyens, de temps et de précisions», a expliqué Mustapha Ourif. D'où alors la nécessité d'un budget de 700 millions de dinars pour son aménagement.
