Positions «Si fraude il y a, elle viendra de l?autre côté.» Pour le ministre de l?Intérieur, Yazid Zerhouni, il n?y a aucun doute sur la neutralité de l?administration lors de la prochaine présidentielle. Toutefois, le scepticisme persiste du côté de l?opposition qui est allée jusqu'à exiger le départ des membres du gouvernement actuel, à leur tête Yazid Zerhouni. Cependant, le ministre de l?Intérieur persiste et signe : « Je ne partirai pas», «J?y suis, j?y reste», a-t-il pris l?habitude de préciser. Lorsque Zerhouni avait avancé le chiffre de 18 millions de votants, l?opposition avait affiché une contestation quasi unanime. Ce qui a mené l?administration à revoir ces chiffres à la baisse, pour en déclarer 16 millions, poussant l?opposition à l?accuser de «confectionner des listes additives composées d?électeurs fictifs». D?où l?insistance de certains partis à prendre connaissance de ces listes. «Ils pourront le faire si la loi le permet», rétorque Zerhouni. Un v?u qui restera tributaire du vote de l?APN. La suppression des bureaux spéciaux pourrait être vue comme un bon signe. Mis à l?index à chaque rendez-vous électoral, ces bureaux ne seront plus une source de controverse. En effet, l?APN a décidé la suppression du vote au niveau de ces bureaux. «Ce qui diminuera le nombre de bulletins de 500 000», selon Zerhouni, 1 million, d?après l?opposition. Le président Bouteflika, pour sa part, ne jure que par «des élections honnêtes où le choix du peuple sera respecté». Ce qui n?a pas l?air de convaincre l?opposition. «La fraude électorale a toujours existé en Algérie et l?administration n?a jamais été neutre.» Cette phrase émane de plusieurs responsables de parti. D?autres remettent carrément en cause le processus électoral. Selon Aït Ahmed, «on ne peut pas parler d?élections démocratiques sous l?état d?urgence» . Ainsi «le prochain scrutin n?échappera pas au scénario du complot». De son côté, le premier responsable du MDS critiquera ceux qui «tout en criant à la fraude, participent au processus électoral qui est biaisé de bout en bout par la nature de l?Etat et une classe politique imposée à la société et prédominée par des conservateurs et des islamistes». La présidentielle voit les choses s?emballer et peut-être prendre une tournure assez grave. Le spectre de la fraude risque de compromettre la tenue de ce rendez-vous et de faire changer d?avis l?opinion internationale. En effet, Washington et Londres se sont exprimés sur l?échéance de 2004 souhaitant «des élections propres et transparentes». Après avoir rencontré le président Bouteflika, Powell avait fait part de son soulagement quant au bon déroulement du prochain scrutin. «Le président m?a rassuré», dira-t-il?