En Algérie, selon le docteur Hamadouche Rachid enseignant à l'université d'Alger, il y a beaucoup de facteurs qui lient et relient les différentes communautés les unes aux autres. «Nous, Algériens, sommes certes des traditionnels, mais dans un habit moderne», analyse l'enseignant. Selon lui, l'«ancien» se manifeste aujourd'hui dans une sorte d'«habit moderne» : on trouve par exemple des jeunes qui tout en se disant musulmans pratiquants n'éprouvent pour autant aucune gêne d'avoir une petite amie qu'ils invitent au cinéma ou à une sortie à la plage, de même ils n'ont aucun reproche à se faire lorsqu'il s'agit d'assumer leurs vertus et autres penchants musicaux. Aujourd'hui, analyse le docteur, il y a un relâchement de tout ce qui est communautaire et traditionnel ; or, il se trouve que de temps à autre, il y a résurgence de ce même communautaire. Selon lui, au moment de la résurgence de ces anciens réflexes, la manifestation peut aussi bien être en bien ou en mal. C'est selon. Ce faisant, le docteur Hamadouche a évoqué l'exemple de Ghardaïa pour souligner le «poids» du communautarisme dans cette région en particulier et en Algérie en général. A la faveur du conflit intercommunautaire entre les communautés chaâmba (malékites) et Mozabites (ibadites), une levée de boucliers s'est fait jour tant au sein des médias nationaux que de la classe politique et même à l'intérieur du giron du pouvoir. Les réflexes communautaires sont aujourd'hui encore plus persistants et exercent une influence sur notre société qui continue à fonctionner toujours avec ces réflexes, a, par ailleurs, estimé l'enseignant.