Lors de la dernière finale de Ligue des champions européenne (le 27 mai à Rome) entre le FC Barcelone et Manchester United, l'entraîneur du Barça Pep Guardiola avait sensibilisé ses joueurs, juste avant le match, en leur faisant passer un montage subtil de sept minutes et quelques secondes d'images d'entraînement, de scènes décisives de ses joueurs et des scènes du film Gladiator. Guardiola avait demandé à un ami journaliste de la chaîne TV3, Santi Padro, de lui produire ce film, histoire de motiver ses troupes avant d'affronter les Mancuniens, mêlant images subliminales et opéra chanté par le regretté Luciano Pavarotti. Le message est d'ailleurs passé puisque les coéquipiers d'Iniesta se sont comportés collectivement comme des gladiateurs, tout en puissance, en collectif et en maîtrise technique. En fait, Guardiola a eu recours à un concept qui existe déjà, soit le fameux storytelling, une méthode de communication et de conditionnement des masses utilisée en premier par les équipes du président Ronald Reagan et par les spin doctors, les conseillers en communication. Le travail de montage a duré huit jours et le jour de la finale, Guardiola décide d'écourter la séance d'échauffement et supprime le speech d'avant match pour faire passer le fameux film qui fait déjà débat dans le monde du football. Au moment de rallumer la lumière, raconte-t-on, certains joueurs avaient déjà les larmes aux yeux. La suite, vous la connaissez. Alors, Saâdane fera-t-il autrement de procéder au rituel discours patriotique pour motiver ses troupes ou bien a-t-il une autre astuce pour déclencher l'instinct guerrier et le surpassement tactique de ses joueurs ? C'est le grand secret du vestiaire.