M. Boulenouar, qui était, hier, l'invité de la rédaction de la radio chaîne 3 dira aussi qu'un réseau national de distribution devait être concrétisé dans le cadre du plan quinquennal 2014. Celui-ci comprend la réalisation de plus de 30 marchés de gros, 800 marchés de détail et 1 000 marchés de proximité. Mais malheureusement, les travaux pour la réalisation de ces infrastructures avancent lentement, le taux de réalisation ne dépassant pas les 30% actuellement. Le même interlocuteur a expliqué l'important rôle que peuvent jouer de telles infrastructures dans le contrôle des prix et dans le maintien d'une certaine stabilité du marché. Le réseau de distribution est aussi d'une importance majeure selon ses propos. «Le réseau national de distribution est un moyen important pour réguler le marché et diminuer les marges et les différences entre le prix de gros et de détail, comme il est aussi un moyen d'éradiquer le monopole et la spéculation», dira M. Boulenouar. Et pourtant le réseau national de distribution n'est pas responsable à lui seul de la perturbation des prix de différents produits alimentaires, plusieurs autres facteurs y sont pour quelque chose aussi. Le réseau national de distribution n'est qu'un moyen qui sert à réguler le marché et établir une bonne organisation entre les grossistes et les détaillants selon le président de l'Ugcaa qui affirme qu'il existe plusieurs facteurs qui font que les prix des produits de large consommation augmentent, surtout en ce qui concerne les fruits et légumes. Le premier facteur, selon lui, serait l'insuffisance de la production nationale surtout en ce qui concerne les fruits et légumes. «Nous souffrons d'une insuffisance de production de 20% à 30%. Si la production était assez forte et stable, nous n'aurions pas besoin de 3 000 importateurs de fruits et légumes», ajoute-t-il. M. Bouleounouar soulignera également la nécessité d'imposer l'usage du chèque et de la facture qui sont le moyen idéal pour contrôler les transactions commerciales et le marché. D'autre part, il existe aussi une certaine «faiblesse» dans le rôle des chambres froides, relève-t-il. Le président de l'Ugcaa a déploré également le manque de coordination entre les secteurs liés au marché, à savoir le ministère de l'Agriculture et le ministère du Commerce, en étant surpris par le fait qu'il n'existe pas de réunion entre les responsables des deux secteurs. La coordination entre ces deux secteurs liés directement au marché est primordiale. L'invité de la radio est revenu encore une fois sur le manque de marchés de proximité. «L'Algérie connaît un manque flagrant en termes de marchés de proximité. Selon les estimations, notre pays aurait besoin de créer au moins 1 000 marchés de proximité.» Tout en estimant que les grandes surfaces ne sont pas responsables de la perturbation des prix, le président de l'Ugcaa a affirmé que notre pays n'a pas besoin de plus de marchés à grandes surfaces mais de marchés de proximité, car ces derniers peuvent stabiliser le marché et permettront aux autorités de mieux contrôler les prix. M. Boulenouar a tenu responsables les APC de la «gestion catastrophique des marchés de proximité existants». La stabilisation des prix passe, selon ses propos, par la construction de nouveaux marchés de proximité, mais aussi par une bonne gestion. «Beaucoup de marchés gérés par les APC se trouvent dans un état catastrophique, l'informel règne au sein même de ces marchés», a souligné M. Boulenouar qui estime qu'une centaine de marchés de proximité gérés par les APC sont actuellement dans un état déplorable. «Il faut éloigner les APC de la gestion des marchés. Nous souhaitons que ces marchés soient liés à l'Entreprise de gestion des marchés.» Par ailleurs, en ce qui concerne la subite augmentation des prix du lait et ses dérivés, le président de l'Ugcaa estime que cette augmentation est due au fait que ces produits sont fabriqués à base d'une matière importée, à savoir la poudre de lait, donc le ce qui fixe les prix c'est le marché mondial, sachant que «la poudre de lait est passée de 2 500 dollars la tonne à 5 000 dollars la tonne en seulement 4 ans, soit une augmentation de 100%». Autre cause, M. Boulenouar relève qu'une quantité de poudre de lait a été «détournée». La commission d'enquête a révélé qu'il y a eu un détournement de poudre de lait pour produire d'autres produits non subventionnés par l'Etat, a mentionné le président de l'Ugcaa qui considère que pour faire face à l'avenir à ces augmentations imprévues, il faut encourager la production puisqu'un produit fabriqué localement est plus facile à contrôler qu'un produit importé. «Les services publics ne peuvent pas connaître le vrai prix des produits parce que la transaction se fait sans contrat et sans facturation. On doit renforcer le contrôle au niveau de l'importation et concrétiser le réseau national de production. Il faut également que la coordination soit quotidienne entre tous les secteurs liés au marché et, par ailleurs, dynamiser le rôle des APC», a-t-il conclu. A. K.