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Noir et blanc pour illustrer le contraste d'une réalité en perpétuelle
Exposition «Transhumance» de Youcef Nedjimi à la Galerie Esma de l'OR
Publié dans La Tribune le 29 - 05 - 2014

Le Musée national d'art moderne et contemporain (Mama), organise jusqu'au 30 juin prochain, l'exposition baptisée «Transhumance» de l'artiste photographe Youcef Nedjimi à la Galerie Esma de Riadh El Feth. Ouverte au public depuis le 25 mai, l'exposition est organisée dans le cadre de la formation des jeunes
commissaires d'exposition et scénographes initiée par le ministère de la Culture
Loin d'un simple parcours linéaire chronologique, les visiteurs peuvent découvrir toute une série de photographies exclusivement en noir et blanc, prisent depuis les années quatre-vingt et la plus récente en 2013. Véritables œuvres, elles reflètent des préoccupations récurrentes qui hantent l'artiste. Au-delà des thématiques de l'enfance, de la précarité, du poids des années qui passent, l'éternel paradoxe de la réalité du quotidien des Algériens est sans cesse présent dans le contraste qui jaillit telle une explosion d'émotions contradictoires.
Amel Kadji, commissaire de l'exposition, souligne dans la présentation que «selon Youcef, la prise d'images en noir et blanc et un acte étrange de résistance et de passion artistique. Le noir et blanc nourrit l'expression, marque l'instant et revigore l'émotion». Elle ajoute à propos de l'intitulé de l'exposition : «Transhumance renvoie dans sa globalité à un jeu d'ombres mettant en évidence l'élément humain qui évoque en même temps l'unité et le contraste. Devant certaines images, ce n'est cependant pas seulement le graphisme qui nous séduit, mais un tout, une ambiance générale parfois difficile à décrire.»
Youcef Nedjimi s'approprie les clichés pour leur imprégner son propre regard, dénué d'exotisme et empreint d'une infinie tendresse. Le regard ne se veut pas voyeur, bien au contraire, il sublime, à travers le jeu du clair- obscur, ces petits instants de la vie, que cela soit l'insouciance de l'enfance, l'amertume de la vieillesse, le poids de la vie ou même l'esprit de l'insolente dérision algérienne dans des prises de vues émouvantes.
Les visiteurs seront ainsi captivés par ce jeu d'ombres et de lumières qui met en évidence par le choix du noir et blanc, tant dans la qualité esthétique des photographies que dans les interrogations qu'elles posent, une réalité qui ne peut laisser indifférent, à l'instar de la Poignante prise à Alger en 1992 , où l'innocence de l'enfant est camisolée derrière des barreaux censés le protéger, mais, tel un gavroche, il grignote son crouton de pain pieds nus sur une balustrade chancelante et pourrie par la crasse .
Les photos baptisées Apprentis Chrikis, prise à Bab El Oued en 1999, L'école buissonnière, toujours à Bab El Oued en 1990, Yaouled et Bariccade prisent à la Casbah en 1985, sont une véritable ode à l'inconscience, la joie et l'espièglerie de l'enfance qui, au-delà des apparences de dénuement, incitent le regard à sourire avec un brin de nostalgie où il suffisait de peu pour être heureux. Dans d'autres photographies, c'est un contraste d'un cynisme amer qui est proposé dans des instantanés où le sens de l'absurde est teinté d'une ironie où l'humour est le seul moyen de se révolter. Ceci à l'instar de la photo baptisée La maternité prise du côté de Maâtka en kabylie en 2007, où une pancarte en bois plantée sur un mur de ciment indique «clinique d'accouchement». Une autre, où le photographe à fait le choix de mettre en avant-plan deux moutons et un âne, telle une révolte contre cet endroit lugubre où des ignares considèrent celles qui vont donner la vie comme du bétail que l'on mène à l'abattoir. Dans une autre photo, d'impressionnantes cheminées d'où s'échappent des flammes et de la fumée noire contrastant avec, en avant-plan, une antique charrette accrochée à un âne. Prise à Hassi R'mel, la photo est légendée : «Si vous entendez le désert souffler sur les dunes. C'est le désert qui pleure car il veut reverdir.»
La tendresse est également exprimée à travers la photo, prise à Skikda, de ce couple de vieux en haïk et djelaba, se tenant par la main baptisée Hnana.
Au final, le thème de cette Transhumance d'une société sans cesse en quête d'elle-même, nourrie de contrastes, valsant, telle une funambule, entre espoir, machisme, lâcheté et désespoir, entre tradition et soif de modernité, mais aussi entre une pudique tendresse et une indifférence feinte. L'errance des êtres, de l'esprit et des rêves sont au cœur des œuvres. Des émotions qui sont d'emblée résumée dans le choix en avant-propos de l'extrait du Manifeste de Camille et Manolo du théâtre de centaure, choisi par l'artiste pour présenter l'exposition : «Dans la poussière soulevée par nos pas, il y aurait la poussière soulevée par toute les errances, toutes les transhumances, de toutes les migrations passées et à venir. Ce serait toi, mais pas tout à fait, ce serait nous.
Je voudrais être un troupeau en marche, emporté ...réunis.»
S. B.


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